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Le 4 septembre 2006


Un adolescent a tué sept de ses camarades. La faute de sa mère, qui n’a jamais pu l’aimer ?
Un adolescent a tué sept de ses camarades. La faute de sa mère, qui n’a jamais pu l’aimer ?
Eva avait tout pour être heureuse. Un métier passionnant - créatrice d’une rentable ligne de guides de voyages -, un mari aimant. Seulement voilà : ce dernier décide un jour qu’il n’imagine pas son avenir sans progéniture. Pas particulièrement emballée, Eva fait pourtant taire ses doutes. Kevin, leur fils, nait quelques temps plus tard. Las, la maternité ne s’accompagne d’aucune révélation ; elle ne ressent rien pour son fils. Il faut dire qu’en grandissant, Kevin a tout du petit monstre. Jusqu’au jour où il en devient véritablement un, et où, collégien, il abat froidement plusieurs de ses camarades.
L’américaine Lionel Shriver livre, plus encore qu’une nouvelle fiction sur un massacre à la Colombine, une réflexion sur cet amour maternel qu’on tient habituellement pour naturel. Jusqu’où sommes-nous responsables de nos enfants ? En lui refusant sa tendresse, en prenant de banales bêtises d’enfants pour des déclarations de guerre, Eva a-t-elle fait de Kevin ce qu’il est ? La vérité, bien sûr, est loin d’être aussi simple... Vue à travers les yeux d’Eva, qui écrit au mari dont elle est séparée, ce récit parfois bavard est néanmoins des plus prenants, ménageant efficacement ses effets. Narratrice ambigüe car souvent aveuglée - au lecteur de choisir jusqu’où il veut la croire - Eva rend compte du caractère inextricable des liens filiaux, à travers un destin certes extrême mais terriblement réaliste... A faire trembler les plus fervents défenseurs de la famille.
Lionel Shriver, Il faut qu’on parle de Kevin (We Need to Talk About Kevin, traduit de l’américain par François Cartano), Belfond, 473 pages, 2006, 21 €