Hypnos – Lane Milburn – la chronique BD

Critique : Hypnos est la première bande dessinée traduite de Lane Milburn, jeune figure de la scène alternative de la bande dessinée américaine contemporaine. La crise climatique constitue la toile de fond de ce récit de science-fiction qui postule l’existence d’une autre planète, laquelle constitue une issue de secours pour ceux qui en ont les moyens. Le récit met ainsi en exergue les inégalités face au changement climatique. Arrivée sur Hypnos, Jo découvre un monde social qui n’est pas le sien. Elle prend progressivement conscience de la sécession des ultra-riches et doit faire un choix : accepter de travailler à la construction de ce nouveau monde, ou réagir pour dénoncer cette inégalité, quand la majeure partie de la population mondiale est condamnée à vivre sur une Terre qui se réchauffe.

Lane Milburn – Sarbacane pour la traduction française

Le récit s’appuie sur une galerie de personnages bien campés, derrière l’héroïne Jo, et l’exotisme des décors d’Hypnos. Les planches consacrées à la planète Hypnos sont d’une grande richesse graphique. Elles donnent à voir le « paradis artificiel » de cette planète progressivement colonisée par l’homme, où la biodiversité est menacée par les projets d’infrastructure qui émergent.

La prise de conscience du caractère artificiel du monde d’Hypnos et des projets secret qui entoure cette planète par l’héroïne, qui doit dès lors faire un choix, s’avère en revanche assez abrupte et aurait pu faire l’objet d’un meilleur traitement. C’est un peu dommage, car l’auteur prend bien le temps de poser son univers et ses différents personnages. De la même manière, l’accélération finale du récit est assez brusque et la fin donne un sentiment d’inachevé eu égard aux enjeux posés par l’auteur. Ceci étant dit, Hypnos demeure un album stimulant qui fait découvrir aux lecteurs français un auteur talentueux de la scène alternative américaine.