Sur les nerfs
Le 17 juillet 2013
100 % adrénaline. Crétin, amoral et drôle.
- Réalisateurs : Mark Neveldine - Brian Taylor
- Acteurs : Jason Statham, Glenn Howerton, Theresa Bennett
- Genre : Thriller
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h23mn
- Titre original : Crank
- Date de sortie : 14 mars 2007
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Enfant bâtard post-Bad Boys 2 (plus c’est vulgaire, plus on rit), le premier long de Mark Neveldine et Brian Taylor, a tous les stigmates d’un produit de divertissement américain ravagé du cerveau.
L’argument : Chev Chelios est un tueur à gages qui n’a pas rempli un banal contrat : la veille, il a en effet raté sa cible. Et ce matin-là, Chev est réveillé par un coup de téléphone de bien mauvaise augure. A l’autre bout du fil, le malfrat Ricky Verona lui apprend qu’il a été empoisonné dans son sommeil et qu’il ne lui reste qu’une heure à vivre...
Désormais, Chelios ne doit surtout pas rester immobile - sous peine de mourir d’un instant à
l’autre : il lui faut stimuler son adrénaline pour empêcher le poison de provoquer un arrêt cardiaque. Dans une terrible course contre la montre, Chev parcourt les rues de Los Angeles, n’hésitant pas à affronter ceux qui osent se mettre en travers de sa route. Il n’a dorénavant d’autre choix que de trouver l’antidote lui permettant d’échapper à une mort certaine...
Notre avis : En apparence, on a l’impression de voir une énième production Besson. Que nenni : autant le Français cherche à tout prix des contingences consensuelles pour caser son tas de viande en prime-time en tapant dans le dos du bon franchouillard à grands coups de vannes racistes et homophobes, autant ici le trait paraît incisif et méchant, assumant complètement sa beauf attitude et devenant ainsi on ne peut plus honnête. Dès les premières scènes de Hyper tension avec caméra subjective et agitation nerveuse, on sait très bien dans quelle contrée filmique on se trouve : celle de la machinerie cradingue qui n’en a rien à secouer du bon goût et qui au contraire revendique fièrement sa bêtise. Alors ? Alors, roulons-nous dedans : c’est le divertissement anti-prise de tête le plus fou de l’année. Le protagoniste est un écervelé glabre qui à cause d’un vaccin mortel injecté dans ses veines doit trouver de l’adrénaline pour survivre. Par tous les moyens.
Notre héros est un peu à l’image du film (stoïque et monolithique) : il doit aller à fond la caisse pour balayer toutes les baisses de régime. Ainsi, il ne se passe pas une minute sans qu’il n’y ait un rebondissement, une réplique mordante ou une idée de cinéma inconcevable. Du doc partouzeur vanneur à l’indic homo ébloui par la virilité de Jason et qui automatiquement fantasme de se le faire, les personnages secondaires qui ressemblent à des utilités ne semblent exister que pour tempérer ou augmenter l’excitation du personnage principal au sens propre comme figuré.
Le style visuel est au diapason de l’histoire : quelques effets spéciaux plus ou moins sophistiqués (on voit le cœur animé de Jason affaibli qui lutte pour battre) ; des idées qui ne servent à rien (des plans de tortues copulant, au bon souvenir des rats de Bad boys 2) ; des mouvements de caméra sans queue ni tête ; du décadrage en veux-tu en voilà ; des facéties de montage cut ; de la bande-son speedée qui t’arrache les tympans de jeune que tu es (ou n’es plus, c’est pas grave). Et, plus généralement, des dialogues qui fouettent, des actes complètement gratuits (tout ce qui se passe dans l’hôpital où Jason renverse et bouleverse les malades, le taxi pakistanais qui est immobilisé par des vieilles dames quand il se fait traiter d’Al Qaïda, un "nègre blanc" qui se bastonne avec des blacks armés jusqu’aux dents). Bref, un remarquable objet d’abrutissement des masses, sans finesse dans un monde de brutes, qu’il est impossible de prendre au premier degré et qu’on regarde avec la même stupéfaction bêtasse qu’un accident sur la route.
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