Honkytonk Man - Clint Eastwood - critique

Critique : La musique tient une place prépondérante, voire centrale, dans la filmographie de Clint Eastwood. En effet, dès sa première réalisation, il campait un disc-jockey qui va connaître des ennuis parce qu’il passe chaque soir le même titre : Misty d’Errol Garner. C’était Un frisson dans la nuit (Play Misty for Me, 1971). Plus tard, il sera l’auteur d’une biographie du trompettiste de jazz Charlie Parker, avec Bird (1988).

Pour ce long métrage, il interprète un chanteur sur le retour, qui vivote de sa musique, entre alcool et tuberculose. Mais Red Stovall, qui compose lui-même et s’accompagne à la guitare, a enfin décroché une audition au "Grand Ole Opry", émission culte des amateurs de musique country, diffusée depuis Nashville.
Le récit, façon road movie, va suivre le périple de Red, flanqué de son neveu, qui lui voue une véritable culte, et du grand-père (John McIntire).
Tirant le diable par la queue, le trio va aller de ville en ville, où Red donnera quelques concerts dans les bastringues (honkytonk), rechercher un producteur véreux qui lui doit de l’argent ou voler des poules pour se faire trois sous. Au cours de leur voyage picaresque, ils vont faire la connaissance d’une jeune serveuse rêvant de devenir chanteuse, malgré sa voix déplorable.
Comme souvent chez Eastwood, le héros (ou anti-héros) est entouré d’une équipe hétéroclite, sympathique, mais souvent plus ambitieuse que talentueuse. Leurs aventures, qui dépassent parfois les limites de la loi, n’en sont que plus émouvantes.
La fin, où l’on assistera à l’enregistrement d’un disque, que Red peut enfin faire à son nom, sera particulièrement poignante.

Le cinéaste surprend une fois de plus avec ce rôle de musicien malade qu’il propose entre deux rôles de dur : l’espion de Firefox et l’inspecteur Harry du quatrième opus. Le neveu du film est en fait joué par Kyle, son propre fils !