Hijacking - le test DVD

Le phénomène de piraterie maritime est un fait divers récurrent dans plusieurs parties du globe. Hijacking le traite de manière très sobre, avec un réalisme sidérant. On refait le point sur l’édition DVD qui sort chez Ad Vitam.

L’argument : En plein océan Indien, le navire danois « MV Rosen » est pris d’assaut par des pirates somaliens qui retiennent en otage l’équipage et réclament une rançon de 15 millions de dollars. Parmi les sept hommes restés à bord, Mikkel, le cuisinier, marié et père d’une petite fille. Prisonnier et affaibli, il se retrouve au cœur d’une négociation entre Peter, le PDG de la compagnie du cargo et les pirates. Pour l’armateur, sauver ses hommes est un devoir. Mais le sang-froid et les millions suffiront-ils à ramener tous ses marins dans leur famille ?

Le film : Remarqué et primé dans plusieurs festivals dont Beaune (prix du jury spécial police) et Marrakech (prix du jury et prix d’interprétation masculine pour Søren Malling), Hijacking aura cumulé un peu moins de 67 000 entrées avec une distribution qui s’est largement limitée au réseau art et essai. Cette sortie en DVD est l’occasion idéale de découvrir ce drame tendu sur fond de piraterie maritime. Tobias Lindholm le réalisateur danois (le film carcéral R) y joue à fond la carte du réalisme, versant dans des tractations houleuses à hauteur d’homme. On ne négocie pas des vies humaines de la même façon que des gros contrats financiers. Søren Malling qui se glisse dans la peau du PDG d’une grosse compagnie pour tenter de récupérer équipage et navire pris en otage par les pirates somaliens va très vite faire les frais de cette expérience douloureuse. La guerre des nerfs téléphonique qui se met en place s’étire et use les esprits jusqu’au point de rupture. Dans Hijacking le spectateur est placé au chevet du détournement, en toute sobriété. Le cinéaste effectue, une fois de plus après R, un constat plus qu’une dénonciation. On saluera d’une part son tact mais surtout son impressionnant souci d’authenticité. L’alternative à Capitaine Phillips au sujet similaire est de premier ordre pour ceux qui reprocheraient au film du cinéaste Paul Greengrass avec Tom Hanks une approche trop américanisée.

La critique complète : ICI

LE TEST DVD :
Une édition avare en suppléments qui se rattrape néanmoins avec des caractéristiques techniques de belle envergure. Mention spéciale à l’image extrêmement soignée.

Les suppléments :
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Voici malheureusement le gros point faible de cette édition puisque seule la bande-annonce est ici fournie en guise de bonus. On attendait au minimum un petit entretien afin de laisser la parole au réalisateur Tobias Lindholm et en apprendre un peu plus sur les conditions de tournage.

L’image :

L’image sur support SD est tout bonnement resplendissante (la copie est d’une qualité supérieure à la version proposée au festival du film policier de Beaune l’année dernière). Que ce soit dans les extérieurs au milieu de l’océan, dans les bureaux aseptisés de la compagnie danoise ou dans les cabines de l’embarcation, les éclairages naturels sont utilisés avec une grande habileté, ce qui permet de renforcer l’aspect quasi documentaire recherché. Un sans faute.

Le son :

Ce que nous propose le mixage 5.1 Dolby Digital VO et VF est à l’image du film, d’une sobriété admirable, des dialogues très clairs et sans fioriture. De temps à autre, certains effets parviennent à se monter intéressants comme ce bruit de vagues très immersif en ouverture. Il faut à tout prix privilégier la VO danoise pour apprécier à sa juste valeur le jeu des acteurs qui livrent ici une performance solide (plus particulièrement Pilou Asbaek, cuisinier captif du bateau et Søren Malling le PDG de la société).