Le 21 juin 2020
High hopes est un joyau à redécouvrir en version restaurée sous la supervision du réalisateur : un exemple de cinéma engagé, toutefois éloigné des accentuations idéologiques de Ken Loach, où le réalisateur de Secrets et mensonges développe et met au point son style unique, pour raconter la vie de la classe moyenne.
- Réalisateur : Mike Leigh
- Acteurs : Philip Davis, Ruth Sheen, Edna Doré
- Genre : Comédie
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Splendor Films
- Durée : 1h48mn
- Reprise: 22 juillet 2020
- Titre original : High Hopes
- Date de sortie : 29 mars 1989
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Dans le Londres brumeux de la fin des années 1980, un jeune socialiste est désespéré par sa mère, ouvrière vieillissante et conservatrice, par ses amis snobs de la classe moyenne et par sa femme qui ne pense qu’à fonder une famille.
Critique : High Hopes, deuxième long métrage de Mike Leigh, est un portrait haut en sarcasmes du thatchérisme de la fin des années 1980, finement joué entre l’esthétique glaciale du décor et l’anesthésie des pulsions émotionnelles des protagonistes, à un moment historique où, aveuglée par son carriérisme, la classe moyenne se donnait corps et âme à la poursuite du statut social, pendant que sous ses yeux se déployait inexorable le démantèlement progressif et systémique de l’Etat-providence.
Cyril et Shirley vivent sereinement leur tendre amour, trop convaincus de la bonté de leur mode de vie pour être attirés par les sirènes du conformisme dominant, et trop enfermés dans leur alcôve dorée pour se hausser à exemple d’une alternative sociale reconnue comme telle. Autour d’eux, deux couples : Rupert et Laetitia Boothe-Braine, des aristocrates désormais déshumanisés, uniquement tournés vers la mondanité ; et des bourgeois parvenus, Martin et Valérie Burke, victimes de leur propre ambition et sur la pente de l’aliénation. Au centre de tout cela se trouve Mme Bender, mère de Cyril et Valérie, mais elle-même orpheline d’un monde en voie d’extinction et maintenant prisonnière passive du désenchantement. Elle mène une vie très modeste, passée à se souvenir d’un pays qui n’existe plus et à compter les bons espoirs qui méritent encore d’être cultivés au fond du cœur. Dans cette comédie au bord de la crise de nerfs, les symboles de l’iconographie britannique, les autobus à impériale, les maisons avec jardin, les proverbiaux petits chapeaux féminins portés sur le côté, rien de tout cela ne porte plus aucun signe d’héritage historique ; seule la tombe de Marx à Highgate reste un rempart d’idéaux obsolètes ; sauf que personne ne s’y rend plus pour y déposer des fleurs.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.