Le 12 janvier 2017
- Scénariste : Mike Mignola>
- Collection : Contrebande
- Genre : Fantastique
- Editeur : Delcourt
- Famille : Comics
- Date de sortie : 30 novembre 2016
- Durée : T.2
Un Hellboy toujours plus sombre et plus profond.
Hellboy est en enfer. Sa vraie place, l’endroit logique pour lui, presque chez lui. Mais non, Hellboy, c’est ce diable au gros poing et l’œil en moins qui est foncièrement bon, qui tape rageusement du poing, mais de préférence sur les méchants. Une fois arrivé dans les sept cercles infernaux, et qu’on a tué le seigneur de ce repère, qu’est-ce que l’on fait ? Et bien la première chose, c’est de se procurer une carte. Car mine de rien, les Enfers, c’est plutôt vaste. Et les aventures y sont nombreuses. Entre références des écritures bibliques ,comme le papa Azaël, de la mythologies grecques avec les célèbres Mouches du remord, des échos historiques des camps de concentration, c’est une atmosphère très étouffante, très dépressive, mais qui colle bien au thème de ce nouveau cycle du célèbre boxeur rouge. Ou plutôt gris, car sa couleur habituelle a considérablement décliné, et du coup c’est tout l’album qui prend des allures de cinquante nuances de gris. La chute de Pandémonium, c’est un peu l’histoire du recyclage des ordures, avec des âmes plus belles, ou moins abîmées que d’autres. Certaines cherchent à s’en sortir, d’autres sombrent dans la folie, mais la mort et la souffrance les affectent toutes. Dans un faux rythme fait de promenades plus que de combats, ce nouveau tome propose une certaine approche philosophique, de la culpabilité tout d’abord, mais fait aussi une proposition pour la vie d’après, cette errance qu’avait déjà exploré un certain Dante, ou les vieux Virgile et Homère avant lui. Le tandem Mignola-Stewart propose donc une vision plus moderne, plus esthétique aussi.
© Delcourt
Pour les habitués de l’univers de Mignola, ce nouvel opus reste un bon crû : le dessin est sûr, joue donc sur le gris, puis le brun, avant de finir sur une touche écarlate, presque pourpre. L’Enfer, c’est un univers qui représente du pain béni pour un tel auteur, et on comprend vite qu’il s’éclate à coucher sur le papier forêts, lacs, faubourgs et une faune pour peupler le tout. La guerre, la vengeance, les rivalités coexistent toutes ici-bas, et il n’est plus question d’humains dans un tel monde, seulement de spectres et de squelettes. Petit détail, le retour de la mariée mexicaine de Hellboy, qui permet de redonner un coup de sang au milieu de l’œuvre. Au moment où le lecteur a peur de tourner en rond comme le héros, l’histoire prend une tournure inattendue. Un soubresaut qui permet de rebattre les cartes dans les royaumes souterrains et surtout de relancer le suspense.
© Delcourt
Gris par son aspect, sombre par son texte, Hellboy en Enfer n’est pas pour autant fade ou déprimant. C’est un album âpre, assez long mais pourtant excellent dans sa mise en scène et complet dans sa mise en forme. Loin de l’ironie mordante du Mexique, c’est la fatalité tragique qui prend le dessus, avec brio.
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162 pages - 15,95€
Galerie photos
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