Great balls of fire ! - la critique

Une comédie, purement eighties, provocante et divertissante en compagnie de Jerry Lee Lewis ; lequel est incarné par un Dennis Quaid électrique, à la démarche élastique...

L’argument : Memphis, 1956. Le pianiste chanteur Jerry Lee Lewis, alors âgé de 21 ans seulement, enregistre un premier disque sous la houlette du producteur Sam Philips, celui-là même qui lança Elvis Presley. Le succès est immédiat, mais la vie de l’Américain bascule lorsqu’il se marie avec sa cousine, âgée de treize ans. Leur union fait scandale, mais Jerry Lee Lewis surmonte cette épreuve grâce à ce qui l’a toujours accompagné depuis ses débuts : le rock’n’roll.

Notre avis : A l’instar de The Rose de Mark Rydell, de Bird de Clint Eastwood, des Doors de Oliver Stone et de Ray de Taylor Hackford, qui relatent la vie mélodieuse et tumultueuse de Janis Joplin, Charlie Parker, Jim Morrison et Ray Charles, Great balls of fire !, est un biopic sur un artiste provocateur et insouciant, Jerry Lee Lewis (le titre fait d’ailleurs référence à son premier tube à avoir atteint le sommet des charts américains). Grâce au jazz band "negro" observé à la dérobée, dans son bled de Louisiane, le déclic se produit puisqu’il consacrera toute sa vie à la musique, et plus particulièrement au rock’n’roll. Ce style musical permettra à l’Amérique puritaine de se dévergonder en se déhanchant sur ce nouveau rythme endiablé... Même le "King" de Memphis se fera voler la vedette par Jerry, future mine d’or pour Sam Phillips et sa maison de disques "Sun Records".
Cinéaste peu prolifique et fortement influencé par la Nouvelle Vague, Jim McBride livre sa propre version du chef-d’œuvre godardien dans A bout de souffle Made in USA (avec Richard Gere et Valérie Kaprisky). Il s’essaye ensuite au polar avec The Big Easy, surnom donné à la Nouvelle-Orléans, qui remporte le Grand prix du jury au Festival de Cognac ; avant de s’enfoncer dans l’anonymat le plus complet suite à cette biographie du "Killer". Il faut dire que les Américains ont détesté le portrait peu reluisant qui est représenté dans Great balls of fire !... Pour incarner cet artiste excentrique et incontrôlable (avec ce côté "je-m’en-foutiste"), Dennis Quaid apporte toute l’énergie nécessaire pour livrer une performance hallucinante et déjantée. A nouveau, McBride s’affirme comme un auteur en reproduisant une description tout en finesse de l’Amérique profonde, si souvent dépeinte par les frères Coen. Mais Great balls of fire ! est avant tout un divertissement - il s’inscrit complètement dans l’esprit récréatif du cinéma des années 80 -, à la façon de Retour vers le futur, en s’évertuant à restituer l’ambiance des fifties, laquelle voit l’émergence de la télévision, des décapotables ou encore des cuisines équipées. C’est le début de la révolution culturelle. Nostalgie, nostalgie...