Sitcom érotique
Le 10 février 2004
Pas mieux qu’un sitcom aux thèmes éculés.
- Réalisateur : Robert Salis
- Acteurs : Grégori Baquet, Jocelyn Quivrin, Arthur Jugnot, Alice Taglioni, Élodie Navarre
- Genre : Comédie dramatique, LGBTQIA+
- Nationalité : Français
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– Durée : 1h50mn
Pas mieux qu’un sitcom aux thèmes éculés.
L’argument : Paul, modeste provincial, intègre une grande école parisienne dont l’objectif est de former la future élite dirigeante de notre pays. Sur le campus, il partage un appartement avec Chouquet, un ami et Louis-Arnault, jeune homme cultivé et bourgeois. Cette cohabitation va faire naître chez Paul un trouble sentiment amoureux jusqu’au jour où il rencontre Mécir.
Notre avis Le risque, lorsque l’on adapte une pièce de théâtre, est de ne pas tenir compte du langage cinématographique et de ses codes spécifiques de mise en scène qui diffèrent de ceux du théâtre. Robert Salis n’a pas su éviter les pièges du passage d’un art à l’autre et nous donne finalement à voir avec Grande école du théâtre filmé. En voulant "ne pas gommer la convention théâtrale, mais au contraire s’en nourrir", il est passé à côté des enjeux du cinéma. Pire, son film a parfois des allures de mauvais sitcom français. On se rappelle le jeu pathétique des premières productions AB des années 90 ou bien encore la laideur des décors.
La lecture du synopsis d’emblée n’augurait rien d’enthousiasmant. Cette grande école de commerce comme métaphore de la vie à un air de déjà vu. Des adolescents "mâles" (quoiqu’ils soient déjà dans une adolescence avancée) en quête de leur identité et qui se découvrent eux-mêmes dans les vestiaires d’après compétition sportive, bouleversés par la nudité crue de leurs congénères, d’autres réalisateurs s’y sont essayés avant Robert Salis et avec plus de réussite (André Téchiné ou Gaël Morel pour ne citer qu’eux). En voulant donner à Grande école un air de parcours initiatique, le réalisateur sombre dans les clichés les plus éculés qui soient : révolte du petit bourgeois face au traitement des ouvriers, fantasme du beur gay et instructeur sexuel, engagement en faveur des droits de l’homme, opposition entre littéraires et commerciaux... Toutes ces thèmes ont été maintes fois abordés, mais ici, ils prennent un aspect (involontairement) comique tant les répliques des comédiens semblent mécaniques et leur jeu figé. Pendant près de deux heures, le film semble flotter, comme s’il n’y avait pas de metteur en scène derrière la caméra, laissant ses acteurs perdus dans cette Grande école, tout comme le spectateur.
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