Le 3 juillet 2018


- Scénariste : Pécau, Jean-Pierre>
- Dessinateur : Stefano MARTINO
- Genre : Science-Fiction
- Editeur : Soleil
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 30 mai 2018
- Durée : T.1
Armures métalliques, ambiance arctique et tension dramatique.
Résumé : Un pays nordique, une côte polaire, un futur proche, la routine d’une plate-forme pétrolière. Toney est un de ces foreurs, pilote d’un exosquelette destiné à l’extraction de l’or noir, de plus en plus rare et précieux. Cette routine va être interrompue par un autre type d’armure, car un commando bardé d’armes arrive pour massacrer tout le monde. Seul rescapé, il rejoint le village proche, rapidement assiégé...
Difficile de classer ce premier tome de Ghost War, qui ressemble à beaucoup d’histoires, beaucoup de classiques SF, anciens comme Aquablue, ou plus récents comme Rock and Stone, sans oublier les mangas adeptes de mécas... Il ressemble, mais sait se dissocier, cherche à poser une empreinte sur un récit qui se révèle plus thriller qu’action et aventure. L’ennemi, qui reste inconnu, se contente de tuer les personnes armées, et semble lui aussi dans l’attente, au même titre que les peu nombreux villageois, laissés dans une expectative psychologique tendue. Le héros, Terry, recherche la vengeance, et il est guidé puis dépassé dans le cadre héroïque par Lida, une serveuse au tempérament et au fusil bien trempés. Par conséquent, lorsque ce duo énergique, une qualité qui peut s’avérer un défaut, passe au second plan au moment de la conclusion, relégués par une bande de gamins inventifs, courageux et expérimentés, on est presque déçu. Pour autant, la guerre fantôme ne fait que commencer, et les vrais combats sont à venir. Autre petit bémol, le message écologique porté n’est pas (encore) assez visible, n’a pas l’écho escompté, puisque la guerre entre les cartels pétroliers pourrait être appliquée à la situation de ce début de siècle avec des groupes surpuissants et sans scrupules... Toutefois, la suite pourrait là aussi améliorer ce détail.
© Soleil
Les premières cases mettent sur la voie le lecteur, la couverture avait averti le chaland, cette série se concentrera sur les exoarmures et les cuirasses de robots. Rien à redire sur le traitement graphique, le rendu est sobre mais efficace, il n’y a pas de folies dans ces engins de guerre, ni dans les combats. Pas de volonté épique, de robots bariolés et sensibles, mais au contraire le côté froid et impitoyable de la guerre pure et simple. Le choix de situer l’aventure près d’un cercle polaire accentue cet effet, le bleu omniprésent, le blanc du gel étincelant donnent une originalité, qui éloigne des déserts, jaunes et pleins de poussière des récits habituels.
© Soleil
Prometteur, Ghost War l’est assurément. Avec son duo de personnages intéressant et son concept de faire la part belle aux armures, de forage ou de guerre, ce premier tome s’est mis sur les bons rails, mais devra ferrailler pour convaincre avec la suite.