Une histoire ben ordinaire
Le 20 octobre 2013
Une grossière tranche de vie tartinée de bons sentiments.
- Réalisateur : Louise Archambault
- Acteurs : Mélissa Désormeaux-Poulin, Gabrielle Marion-Rivard, Alexandre Landry
- Genre : Drame
- Nationalité : Canadien
- Durée : 1h44mn
- Date de sortie : 16 octobre 2013
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Une grossière tranche de vie tartinée de bons sentiments.
L’argument : Gabrielle et Martin tombent fous amoureux l’un de l’autre. Mais leur entourage ne leur permet pas de vivre cet amour comme ils l’entendent car Gabrielle et Martin ne sont pas tout à fait comme les autres. Déterminés, ils devront affronter les préjugés pour espérer vivre une histoire d’amour qui n’a rien d’ordinaire.
Notre avis : Gabrielle fait partie de ces films qui vous forcent un peu la main. Un émouvant tableau du quotidien d’handicapés mentaux, un amour naissant contrarié, une personnalité de la chanson au grand coeur... Comment exprimer avec cynisme un avis critique face à une telle avalanche de bons sentiments ? Est-il même possible de manifester un stoïcisme indifférent à son égard sans être immédiatement taxé de conservateur ou de provocateur désabusé ?
Le long-métrage se veut une création intimiste. La réalisatrice, Louise Archambault, s’adapte avec bonne grâce à ses interprètes, leurs besoins, leurs désirs et leurs attentes. Une contrainte aiguë, d’autant plus que la cinéaste canadienne a fait le choix de diriger des adultes eux-mêmes atteints de handicaps. Ainsi, Gabrielle, l’héroïne de l’oeuvre se débat-elle au quotidien avec le syndrome de Williams. C’est également le cas de la plupart des rôles secondaires, comme les membres de la chorale Les Muses. Seul Alexandre Landry, l’amoureux candide, est pleinement en possession de ses moyens. Malgré son charisme enfantin et ses sourires vacillants, le spectateur n’est pas dupé par son jeu de comédien et ne peut faire abstraction de la supercherie qu’il note à chaque geste timide.
En s’immergeant dans cette sphère atypique qui est celle du handicap, Louise Archambault se laisse emporter par la force d’un raz-de-marée mélodramatique. Consciente malgré cela de la difficulté de traiter un tel sujet pertinemment, la metteuse en scène fait le choix de la simplicité et réduit le plus possible les interactions entre les personnages. Il en résulte un panel de situations attendues et pétries de bonnes intentions. Parfait exemple de ces séquences tire-larmes : les séances de Skype où l’on assiste aux rencontres virtuelles de la soeur de notre protagoniste principale, Sophie, avec son conjoint de l’autre bout du monde, donnant des cours de chant traditionnel à de jeunes enfants indiens...
Vision naïve d’un Québec moderne, Gabrielle en oublie les bonnes idées lui ayant donné corps. L’autonomie, le droit à la sexualité, le désir d’entrer dans la norme... Tous sont éclipsés par d’ingénues passades musicales ou de niaises discussions amoureuses. Le long-métrage pâtit d’un certain manque de substance et l’on ne voudrait que trop ignorer certains passages d’un angélique mauvais goût. Ben X au moins avait marqué notre réalité au fer rouge, et Benny & Joon nous avait fait tendrement sourire...
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