Pourquoi ce film va vous émoustiller
Le 2 mars 2005
Les bonnes raisons d’aller voir ce film.
- Réalisateur : Michael Winterbottom
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9 songs, le film sex, drug and rock’n’roll de l’année. Immanquable.
Parmi tous les grands films qui vont sortir ce mois de mars, l’un d’entre eux va sérieusement faire parler de lui. Pas nécessairement pour de bonnes raisons. Son titre ? 9 songs. Son réalisateur ? Michael Winterbottom, auteur d’un film punk classé X extrêmement attachant où des acteurs se sont mis à nu au propre comme au figuré. De quoi remettre sur le tapis (une fois n’est pas coutume) l’éternel débat sur la représentation de la sexualité au cinéma. De l’art et du cochon.
Première scène : le groupe Black Rebel Motorcycle Club entame la chanson Whatever happened to my rock and roll dans une foule en délire où deux individus qui ne se connaissent pas vont se rencontrer, se désirer, s’aimer, s’amuser, se quitter... sur fond de rock. Tout 9 songs respire la sensualité, le désir, le sexe. Encore un précipité snob pour jeunes cinéphiles branchouilles en panne d’électrochocs ? Heureusement non. Certes, on y voit des choses qu’on ne voit pas dans d’autres fictions destinées au cinéma (fellations et masturbations en gros plan, éjaculation, pénétration...) mais les neufs morceaux de Michael Winterbottom évitent tous les écueils les plus détestables, cherchent à travers d’évidentes provocations à retranscrire la sexualité dans ce qu’elle a de plus banale, de plus belle et de plus instinctive.
Comprendre par là qu’ici point de dissertation plombante sur la guéguerre entre les hommes et les femmes (revoir le minable Anatomie de l’enfer, de Catherine Breillat, qui tente de tuer l’amour à grands coups de scènes de cul obstétricales et de véhiculer la haine du corps, de soi, des autres), mais au contraire, deux corps qui s’électrisent, deux personnes qui font l’amour parce qu’ils s’aiment et veulent avant tout se donner du plaisir. Ce serait sot de taxer Winterbottom de vouloir à tout prix signer un film-événement qui s’autosatisfait du scandale qu’il cherche à provoquer. Le scandale ne serait-il pas plutôt dans le fait qu’on interdise ce film aux moins de 18 ans alors qu’on assiste à une banalisation de la pornographie à la télé (les actrices porno qui paradent dans les prime-time) ? Plus globalement, Winterbottom a toujours été attiré par les sujets forts et ce film-ci confirme son goût pour l’expérimentation (un peu comme si on assistait au croisement entre ses I want you et 24 hour party people).
Les films pornographiques qui peuvent être considérés comme de vrais films se comptent sur les doigts d’une main. A l’exception de L’empire des sens (Nagisa Oshima, 76), chef-d’œuvre d’érotisme sensuel et raffiné, ça ne se bouscule pas au portillon. 9 songs est de fait un défi osé et réussi par l’implication d’acteurs formidablement généreux (Kieran O’Brien et Margo Stilley). D’un point de vue cinématographique, il est peut-être encore trop tôt pour crier au potentiel film culte, mais musicalement, en revanche, on ne rechigne pas sur la bande-son très fashion (sinon, d’où sortirait le titre ?). La preuve, les plus grands noms de la scène rock actuelle s’y sont donné rendez-vous. Citons-en quelques-uns avant de divulguer la liste exhaustive des beaux morceaux qu’on peut entendre dans le film : The Dandy Warhols, groupe qu’on connaît ici pour quelques morceaux excellentissimes (dont l’inestimable We used to be friend) ou encore Franz Ferdinand. Tiens, comme la musique et le cinéma ne cessent de fusionner dans ce film, établissons une comparaison que l’ami Frankie Clanché aurait pu nous faire : 9 songs peut être vu comme l’équivalent ciné du Take me out de Franz Ferdinand : c’est relativement court (le film ne dure que 1h19) mais extrêmement intense.
La playlist de 9 songs :
Black Rebel Motorcycle Club : Whatever happened to my rock and roll
The Von Blondies : Cmon Cmon
Michael Nyman : Debbie
Salif Keita : Madan
Elbow : Fallen angel
Franz Ferdinand : Michael
Michael Nyman : Nadia
Primal Scream : Movin’ on up
Melissa Parmenter : Sola & platform
The Dandy Warhols : You were the last high
Goldfrapp : Horse tears
Super Furry Animals : Slow life
Elbow : I’ve got your number
Franz Ferdinand : Jacqueline
Black Rebel Motorcycle Club : Love burns
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