Notre avis : Hors de nos vues les contorsions débiles sur béquilles conceptuelles, les bégaiements corporels aussi contemporains qu’indigents, Arthur donne à voir beaucoup plus qu’un spectacle. Il invite à danser tout de suite, à se prendre la main et à farandoler tous ensemble dans l’architecture imposante de la Conciergerie. Les danseurs de sa compagnie F commencent par offrir la scène de foulards noirs posés au sol, pour que chacun puisse en faire des turbans, des écharpes, des ceintures, des masques et invitent au pas de la tarentelle, à cette fête techno médiévale qui fait trembler les murs de l’histoire. On ne sait plus l’époque, mais c’est notre moment. Quatre pas à gauche et à droite et puis quatre foulées vers la gauche... et les barrières s’évanouissent sur ces cris de joie partagée. Oubliés le réfectoire militaire de la garde, les geôles de la prison révolutionnaire, Arthur transforme intelligemment les caves du palais royal de Philippe Lebel en une boîte de nuit.
Si il y a une troisième édition, ce qui est à espérer, il faudra absolument plus de moyens pour pousser cette idée plus loin encore, la qualifier plus encore, lui faire épouser le lieu plus étroitement, l’enrichir de solistes... sans pour autant jamais perdre l’idée vivifiante de cette rencontre. Tout cela n’est qu’un début prometteur et enthousiasmant ! A l’année prochaine donc pour la farandole Mister Perole !