Le 25 mai 2020
Une jeune femme tout juste sortie d’une clinique psychiatrique est embauchée comme gouvernante d’un garçon orphelin. Yves Boisset délaisse momentanément le film à thèse pour ce petit polar qui vaut surtout pour sa distribution.


- Réalisateur : Yves Boisset
- Acteurs : Michael Lonsdale, Marlène Jobert, Tomás Milián, Victor Lanoux, Jean Bouise, Michel Peyrelon
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Français
- Distributeur : Fox Lira
- Durée : 1h33mn
- Date de sortie : 20 août 1975

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Résumé : A Monte-Carlo, une femme rentre à son hôtel au petit matin. Un homme qui la surveillait (Tomás Milián) pénètre dans sa chambre et sans un mot, l’empoigne et la jette par la fenêtre. Stéphane Mostri (Michel Lonsdale) arrive dans sa Rolls avec chauffeur (Victor Lanoux) à la clinique psychiatrique dirigée par le Docteur Rosenfeld (Jean Bouise). Poursuivant l’oeuvre de son frère défunt, Mostri fait de nouveau une importante donation à la clinique. Sur les conseils du médecin, Il vient aussi chercher Julie Bellanger (Marlène Jobert), une patiente guérie, pour l’engager comme gouvernante du petit Thomas (Thomas Waintrop), son neveu orphelin.
Critique : En adaptant le roman Ô dingos, ô châteaux de Jean-Patrick Manchette, qui a reçu le grand prix de la littérature policière en 1973, Yves Boisset revient au film policier pur, après deux œuvres engagées : L’attentat (1972) qui s’inspire de l’affaire Ben Barka et R.A.S (1973), l’une des rares productions de l’époque à évoquer l’insoumission pendant la guerre d’Algérie.
On suit le parcours de Julie Bellanger, une jeune femme, jadis traumatisée par le drame qu’elle a vécu. Elle va être l’objet d’une machiavélique machination qui profite de sa fragilité et de ses antécédents.
Folle à tuer pâtit d’une mise en scène parfois simpliste, pour illustrer un récit non dépourvue d’invraisemblances.
L’histoire nous conduit vers les grands ensembles de la banlieue parisienne, puis dans un chantier gigantesque et désert, et ensuite dans la campagne du midi. L’opposition bien marquée entre modernité et ruralité ne sert que de toile de fond à l’intrigue, sans malheureusement étoffer le propos. Tout étant concentré sur les aventures de Julie, on assiste donc un agréable polar, mais sans plus.
La belle galerie d’acteurs est, comme souvent chez le cinéaste, un atout majeur :
Marlène Jobert incarne avec subtilité cette femme fragile et peut-être pas tout fait guérie, Michael Lonsdale est inquiétant et cauteleux, Victor Lanoux, beauf et obsédé, Michel Peyrelon souriant et sadique, et Jean Bouise incarne un médecin humaniste. Tous sont parfaits dans leurs personnages respectifs. On retrouvera Bouise et Lanoux dans le film suivant d’Yves Boisset, le décapant Dupont Lajoie (1975). En revanche, coproduction oblige, l’italien Tomás Milián fait bien pâle figure en taiseux tueur à gages.
Sans vraiment démériter, Folle à tuer restera un film mineur dans l’intéressante filmographie d’Yves Boisset.