Le 15 janvier 2017
Un film qui aurait pu devenir empoisonnant sans la magnifique prestation de Déborah François.
- Réalisateur : Stéphanie Pillonca
- Acteurs : Catherine Mouchet, Déborah François, Benjamin Biolay, Féodor Atkine
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Belge
- Durée : 1h40mn
- Date de sortie : 18 janvier 2017
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Résumé : En 1800, la Bretagne est à genoux, accablée par le régime en place et par le clergé omnipotent. Elle se meurt dans un marasme économique qui n’en finit pas et au milieu de cela, une fillette en souffrance pousse, tant bien que mal. Cette fillette c’est « Fleur de Tonnerre », une enfant isolée, malmenée par la vie et bercée par le morbide. Elle en deviendra la plus grande « serial killer » que la terre ait jamais porté et sèmera la mort, peut être juste pour être regardée et aimée.
Notre avis : Stéphanie Pillonca, dont c’est le premier long-métrage, s’inspire du roman éponyme de Jean Teulé, pour tracer le parcours de cette petite fille qui, malmenée par la vie, deviendra l’une des plus grandes criminelles du 19ème siècle.
Dans cette Bretagne hantée par les sortilèges et les superstitions, au milieu des forêts mystérieuses et des chapelles énigmatiques grandit Hélène, entre un père brutal et alcoolique et une mère froide engluée dans ses croyances maléfiques. Anne Jégado (troublante Catherine Mouchet) surnomme sa fille « Fleur de tonnerre ». N’y voyez là aucune tendresse. Bien au contraire, le tonnerre, c’est exactement ce qu’elle a créé dans la tête de cet être fragile et influençable bercé durant toute son enfance par le morbide.
- Copyright Estelle Chaigne - JPG Films Nexus Factory Umédia
Si l’amour de Stéphanie Pillonca et de Gustave Kervern, son mari, avec qui elle a co-écrit le scénario, pour cette belle région de landes et de mer déchaînée (le film a été tourné à la fois dans la région de Moncontour et au pays d’Auray) ne fait aucun doute, un mysticisme permanent associé à un rythme à la lenteur déconcertante installent trop de distance entre le spectateur et le personnage pour créer une quelconque empathie. Le récit alterne entre réalité avec les scènes se déroulant dans le bureau du juge incarné par un Jonathan Zaccaï à l’efficace sobriété et noirceur où s’accumulent les moindres détails qui, doucement mais inexorablement, transforment le manque d’amour en haine pour se terminer par la chute. La mise en scène trop classique qui se contente simplement d’expliquer n’apporte aucun élan à cette histoire qui reste prisonnière des froideurs bretonnes.
- Copyright Estelle Chaigne - JPG Films Nexus Factory Umédia
Mis à part Benjamin Biolay, bien peu convaincant dans son rôle de protecteur de la belle empoisonneuse, tous les seconds rôles de Féodor Atkine à Christophe Miossec apportent un souffle d’humanité. C’est cependant à Déborah François que revient l’honneur d’éclairer le film grâce à toutes les nuances dont elle nourrit son personnage. Tour à tour tendre et insensible, puis en proie à la folie pour se faire séductrice quelques scènes plus tard, elle a la totale capacité de semer le doute sur la véritable personnalité de celle qui aujourd’hui encore reste la plus sérieuse empoisonneuse de France et sans doute du monde entier.
Malgré l’intensité du sujet, un film qui en faisant le choix de la contemplation plutôt que de l’émotion, parviendra difficilement à marquer les esprits.
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