Le 5 septembre 2014
- Festival : Festival de Deauville 2014
Le cru 2014 du festival de Deauville s’affirme... Découvrez toutes les infos.
La 40ème édition du Festival du film Américain de Deauville, né en 1975 sous l’égide – entre autres - du maire de la ville Michel D’ornano, débutera le vendredi 5 septembre 2014 et s’achèvera le dimanche 14. Costa Gavras préside.
Retour sur les premières informations.
La sélection Officielle
– la compétition :
Dans la sélection officielle, on retrouve certains habitués du Festival, comme Gregg Araki qui viendra y présenter White Bird, qui semble perpétuer son exploration du monde adolescent et de ses tourments (la bande-annonce, énigmatique et bercée par une musique atmosphérique, est baignée du spleen adolescent propre au cinéaste).
Au cœur d’une programmation éclectique, on retrouvera également le réalisateur de The American, Anton Corjin, qui présentera Un homme très recherché, un film à la distribution éclatante, puisqu’on y retrouvera, outre Daniel Brühl (Good bye Lenin) , le très éclectique Willem Dafoe ainsi que le regretté Philipp Seymour Hoffman.
Parmi les 14 films présentés, quatre sont des premiers films : A girl walks home alone at night réalisé par Ana Lily Amirpour ( qui a réalisé son premier film - d’horreur - à 12 ans, lors…d’une soirée-pyjama !), The better angel de A.j Edwards ( qui a travaillé en tant que monteur pour Terrence Malick) ,The good lie de Philippe Falardeau et enfin Things people do de Saar Klein ( nommé à l’oscar du meilleur montage pour la Ligne Rouge de Terrence Malick en 1998).
Seront également présentés, Juillet de sang de Jim Mickle, présenté au Festival de Cannes à La Quinzaine des réalisateurs, Whiplash , deuxième film de Damien Chazelle, l’histoire d’un jeune batteur de jazz (interprété par Miles Teller) formé par un professeur intraitable, Uncertain Terms de Nathan Silver,
War Story de Mark Jackson, Jamie Mark is dead de Carter Smith, It Follows de David Roberts Mitchell et I Origins de Mike Cahill, et enfin Love is strange d’Ira Sachs, avec Alfred Molina.
– Les Avant-Premières :
Le propre de tout festival de cinéma est aussi de présenter des avant-premières. Ainsi le prolifique Woody Allen, plus habitué au tapis rouge cannois qu’aux planches de Deauville, sera à l’honneur avec Magic in the MoonlighT , de même qu’Adam McKay dont la suite des aventures du présentateur-vedette Ron Burgundy (interprété par Will Ferrell, à l’honneur cette année à Deauville) sera projetée sous le titre Légendes vivantes.
Il y aura beaucoup d’avant–première cette années : les nouveaux films de Lasse Hallström, Ned Benson, Chris Messina, Jon Favreau, Peter Sattler, Rowan Joffé (le fils de Roland Joffé, réalisateur, entre autres de La Déchirure et Mission), Martha Stephens et Aaron Katz, John Bruno, Ray Quint et Ray Wight ( réalisateurs de Deepsea challenge 3D- l’aventure d’une vie, documentaire consacré au projet fou du cinéaste James Cameron d’être le premier homme à plonger en solitaire dans la périlleuse Fosse des Mariannes), Tate Taylor, Maya Forbes. La séance enfants verra la projection de Les Boxtrolls, un film d’animation.
La clôture est réservée au film de Frank Miller et Robert Rodriguez, Sin City 2, qui n’a pas eu bonne presse aux USA. A suivre.
– Les docs de l’oncle Sam
Ceux-ci aborderont aussi bien les derniers jours de la guerre du Vietnam (Last days in Vietnam) que les mémoires du célèbre critique de cinéma du Chicago Sun-Times Roger Eberts, à l’influence non démentie dans le monde de la culture au pays de l’Oncle Sam (Live Itself), en passant par l’exploration du National Gallery de Londres, sans oublier l’évocation de l’équipe de hockey sur glace qui a battu les équipes de l’Ouest (Red Army), l’ascension fulgurante des producteurs Golan et Globus, deux cousin israéliens qui ont produit 300 films sous l’égide de la Cannon (The go go boys), dont Delta Force avec Chuck Noris (nul n’est parfait) et King Lear de Jean-Luc Godard (le bilan s’alourdit).
Le Jury
Il sera présidé par le cinéaste franco-grec Costa-Gavras qui n’est plus à présenter (Z, Music box, Amen ( il est également président de la Cinémathèque Française) et composé des acteurs Emmanuelle Béart (présidente du jury de l’édition 2010) et Vincent Lindon (qui a présidé le jury de l’édition 2013), des cinéastes Jean-Pierre Jeunet (président 2009), André Téchiné (président 2007) et Claude Lelouch (président 2004), du journaliste Pierre Lescure ( président 2002, également élu président du Festival de Cannes en 2014, succédant ainsi à Gilles Jacob) et de la danseuse et chorégraphe Marie-Claude Pietragalla.
Le jury de la précédente édition avait décerné le Grand Prix à Night Moves de Kelly Reichardt.
Le Jury de la révélation Cartier (crée en 2006), qui récompense, lors du palmarès, un film de la compétition pour ses qualités novatrices, sera présidé par la comédienne et réalisatrice Audrey Dana (qui succède à Valérie Donzelli) et comprendra l’écrivain Anne Berest, Lola Bessis (comédienne et réalisatrice), Freddie Highmore (révélé par Neverland en 2004, il occupe actuellement la petite lucarne avec la série Bates Motel, déclinaison du fameux Psychose d’Alfred Hitchcock, la série explorant la relation trouble entre Norman Bates et sa mère avant les événements du film culte de Sir Alfred), la comédienne Clémence Poésy et Christine and The Queens (de son vrai nom Héloïse Letissier, chanteuse et auto-compositrice).
C’est le film Fruitvale Station de Scott Coogler qui avait obtenu le prix Révélation cartier en 2013.
Outre le Grand prix, le Prix du Jury (décerné l’année dernière ex-equo à All is lost de JC Chandor et Stand clear of the closing doors de Sam Flesichner) et le Prix Révélation Cartier seront remis le Prix de la Critique Internationale (attribué à The Retrieval de Chris Eska l’année dernière) et le Prix du Public de la ville de Deauville, créé en 2013 en hommage « à l’attachement du public au Festival »(dossier de presse).
N’oublions pas le « Prix Michel D’ornano », du nom de l’ancien ministre, maire de Deauville et co-fondateur du Festival (avec André Halimi et Lionel Chouchan).Créé en 1991, ce prix, d’après wikipédia, « récompense depuis 2007 un premier film français, dans le but d’aider à sa reconnaissance, sa promotion et son exportation ». Cette année, le prix sera remis à Elle l’adore de Jeanne Herry, présenté en avant-première. En 2013, c’est Guillaume Gallienne qui avait été distingué pour Les garçons et Guillaume à table !
Les Hommages
Ceux-ci célèbrent les légendes du cinéma américain qui ont foulé les planches de Deauville.
Deauville célèbrera cette année le chauve le plus célèbre d’Hollywood, à savoir Yul Brynner. L’inoxydable mercenaire du western de John Sturges a connu sur presque trente ans une carrière particulièrement éclectique, ayant aussi bien interprété Taras Bulba dans le film éponyme de Jack Lee Thomson que Pancho Villa pour Buzz Kulik ou encore le roi Salomon amoureux de la belle reine de Saba (Gina Lollobrigida) pour King Vidor en 1959.
Deauville célébrera également deux acteurs disparus cette année, la mythique Lauren Bacall qui aura donné un éclat sombre et lumineux au film noir (trois de ses films seront projetés, dont le fameux Grand Sommeil d’Howard Hawks, d’après Raymond Chandler, grand classique au scénario particulièrement nébuleux), et Robin Williams décédé ce 11 août, avec la projection entre autres de son film le plus connu, Le cercle des poètes disparus de l’australien Peter Weir.
Mais les vivants seront également honorés, à commencer par James Cameron, qui a à deux reprises réalisé le film le plus cher jamais tourné, avec respectivement Terminator 2 et Titanic, deux succès publics colossaux. A noter que le premier Terminator, réalisé en par ses soins 1984 avec des bouts de ficelles et des effets spéciaux particulièrement ingénieux, l’a révélé au public.
On reste dans le domaine du cinéma d’action avec John McTiernan, l’homme qui a réalisé le film d’action en huis-clos définitif avec Piège de cristal en 1988, imposant Bruce Willis sur le grand écran (il était déjà connu pour la série télévisuelle à succès Clair de Lune) et éclaboussant l’écran de sa maestria technique à couper le souffle, de son sens du décor et de son art de cerner un personnage en un plan. Fluidité de la mise en scène s’apparentant plus à une mise en espace que l’on retrouve également dans le survival fantastique dantesque qu’est Predator ou dans le gigantesque jeu d’échecs diplomatique caché derrière le suspense d’A la poursuite d’Octobre Rouge. Un juste retour des choses pour un cinéaste plus ou moins broyé par un système hollywoodien implacable et au cœur d’une affaire judiciaire qui a fait grand bruit.
Le producteur Brian Grazer, à l’œuvre derrière des films comme Inside man de Spike Lee, Apollo 13 de Ron Howard ou encore du Robin des Bois de Ridley Scott sera également à l’honneur. Il donnera une « Leçon de cinéma » suivie d’une conférence de presse pendant le Festival.
Du côté des acteurs seront honorés Ray Liotta, Will Ferrell et Jessica Chastain. Le premier a littéralement explosé en 1990 en Affranchi chez Scorsese dans le rôle d’un gangster arriviste, avant de connaître une carrière en dents de scie émaillée de coups d’éclat mémorables, surtout dans le domaine du polar, avec Copland de James Mangold et particulièrement Narc réalisé en 2002 par le prodige Joe Carnahan, polar abrasif où, empâté et colérique, il fait de son personnage un bloc de tension perpétuellement sur le point d’éclater.
Will Ferrell, star absolue du cinéma comique aux Etats –Unis, est moins connu en France. Son humour décalé et ses mimiques sont à mourir de rire. Ayant débuté dans l’émission Saturday Night Live, on retiendra ses interprétations dans Ricky Bobby, roi du circuit, et sa célèbre réplique : « I’m on fire ! I’m on fire I’m on fire » !!!! ou encore son apparition en séducteur dans Serial noceur (Mamaaaaaan ! Apporte le pain de viande !!!). Un comique hors-norme, qui parvient à faire de la bêtise une œuvre d’art.
Jessica Chastain, elle, a réalisé un joli doublé en 2011 avec Take Shelter de Jeff Nichols et The Tree of Life de Terrence Malick. Apportant l’élément de grâce indispensable et salutaire à l’univers plein de testostérone des Hommes sans loi de John Hillcoat, elle est capable de tout jouer, imposant sans visage diaphane dans des univers très contrastés.
Deauville Saison 5
La petite lucarne trouvera également un écran à Deauville, via Evènement Deauville saison 5, qui accueillera des séries télévisées et leur créateurs lors du week-end de clôture. On pourra y voir en avant-première The Strain de Guillermo Del Toro, dont le résumé bourré de superlatifs est assez éloquent : « D’après la trilogie littéraire à succès du cinéaste oscarisé Guillermo del Toro et de l’écrivain Chuck Hogan, THE STRAIN est un thriller haletant et vampirique dont l’action se déroule à New York. L’épidémiologiste Ehpraim Goodweather et son équipe enquêtent sur éclosion d’un virus mystérieux qui semble provenir d’une souche vampirique ancestrale et maléfique. Tandis que la souche se propage dans la ville, le Dr. Goodweather, ses équipiers et une poignée de citadins, s’engagent dans une lutte acharnée pour la sauvegarde de l’humanité. »
Cinéma et Ecriture
Une section comportera également une table ronde qui aura pour thème les mécanisme scénaristiques de l’écriture d’une série, animée par Stéphane Foenkinos, qui a par ailleurs adapté pour le cinéma le best- seller de son frère David, La Délicatesse avec le concours de ce dernier.
Et puisqu’on parle de littérature, le Prix Littéraire Lucien Barrière sera attribué à Philipp Meyer pour Le Fils, finaliste du prix Pulitzer 2014, un pavé s’étendant de 1850 à nos jours.
Enfin, le Deauville America Film Cornerest un espace dédié aux vendeurs et aux acheteurs de films, pour « découvrir et (re)considérer le meilleur de la production cinématographique actuelle » (dossier de presse).
Quant Au rendez-vous des producteurs, il est « depuis 3 ans un temps fort du Festival. Le Festival du Cinéma Américain de Deauville s’associe de nouveau avec la Producers Guild of America (PGA) et l’Association des Producteurs de Cinéma (APC) en collaboration avec la Commission du Film d’Île e France pour un quatrième rendez-vous où l’industrie se questionne et se redéfinit. Le temps d’une journée l’Amérique et la France sont un même territoire, celui de la création » (dossier de presse).
Programme éclectique et varié donc pour cette 40ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville. Sachez que vous pouvez vous procurer un « Pass Festival » pour 150 euros. Vous pouvez également tenter de séduire un des membres du jury pour accéder aux séances, corrompre Claude Lelouch en lui faisant miroiter la production d’un deuxime sequel à Un Homme et une femme ou bien encore vous faire passer pour Michael Mann afin d’obtenir tous les égards qui vous sont dus.
Galerie Photos
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