Femme sauvage - La chronique BD

Les États-Unis se sont effondrés. Des catastrophes climatiques à la restriction des libertés, du chaos urbain au contrôle policier… il n’est plus question de démocratie. L’existence ne lui semblant plus possible dans une telle société, une jeune femme quitte la ville et gagne la nature afin de retourner à la vie sauvage, souhaitant rejoindre des rebelles regroupés dans le nord du pays.

Tom Tirabosco / Futuropolis

Comme à l’accoutumée, Tom Tirabosco signe des planches qui emportent l’adhésion par leur capacité à faire coexister la représentation semi-réaliste des personnages et la précision réaliste des décors et des ambiances.

Tom Tirabosco / Futuropolis

Après La fin du monde - scénarisé par Pierre Wazem et réédité cette même année 2019 -, il traite à nouveau de l’effondrement de la société. Si les préoccupations au centre de ce récit ne sont pas nouvelles, elles reflètent pleinement celles exprimées actuellement par bien des personnes sensibles à la collapsologie ou aux différents cris d’alarme poussés, entre autres, par le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat). Dans leur développement, elles ne sont pas sans rappeler, entre autres, l’univers post-apocalyptique de la série Jeremiah d’Hermann ou certaines bandes dessinées de feu Michel Crespin (Armalite 16, Marseil…).

Malgré le fait que certaines situations paraissent attendues, il n’est pas difficile d’être impressionné par bien des pages, leur construction, ce qu’elles représentent, comme la manière dont elles le font. Tom Tirabosco excelle ainsi dans l’élaboration de scènes quasiment muettes et/ou oniriques desquelles se dégage surprise et poésie et qui contribuent pleinement à la force esthétique de Femme sauvage.

Tom Tirabosco / Futuropolis

Enfin, l’accélération finale du récit, logique mais tout de même étonnante, touche avec force. Il y a toujours un espoir, même mince, au bout du tunnel ?