Femme fatale - la critique

Strictement réservé aux amateurs de De Palma...

L’argument : Laura Ash est une arnaqueuse de haut vol, une manipulatrice aussi belle que dangereuse. Sept ans après un audacieux vol (une parure de diamants) lors du Festival de Cannes, elle retourne en France en tant que femme de l’ambasseur des Etats-Unis. Un paparazzi, Nicolas, la prend en photo et la met en danger. Mais qui a le plus à craindre ?

Notre avis : Revenu de son fiasco dans l’espace (Mission to Mars - 2000), Brian De Palma reprend les chemins du polar vénéneux avec Femme fatale. Si l’intention est louable, le résultat en revanche est loin d’être convaincant. Brian De Palma s’appuie en effet sur un scénario trop faiblard pour remporter notre totale adhésion. Femme Fatale réserve cependant quelques bonnes surprises comme la scène d’ouverture ou le physique ensorcelant de Rebecca Romijn-Stamos, mais reste très en deçà des chefs-d’oeuvres du cinéaste (Blow Out par exemple).
"I am a real bad girl." C’est ainsi que se définit Laure Ash, une beauté à damner un saint qui voue sa vie à l’arnaque. Suite à un casse plus que téméraire au Festival de Cannes, elle double ses complices pour mieux s’évanouir dans la nature. Sept années après, elle coule des jours heureux en tant qu’épouse de l’ambassadeur américain à Paris. C’est sans compter sur la curiosité d’un photographe paparazzi, qui découvre sa véritable identité...

Une chose est sûre avec ce polar, Brian De Palma maîtrise toujours sa caméra avec beaucoup de virtuosité. Le vol d’une parure ornée de diamants au début de film confirme le génie de ce réalisateur pour les moments de bravoure insolites. Pendant les quarante premières minutes, on pénètre un monde intrigant, à la fois d’une remarquable beauté plastique et très opaque -à l’image en fait du personnage de Rebecca Romijn-Stamos. Puis, le film bascule dans l’absurde en raison d’une pirouette de scénariste aussi stupide qu’irréelle. Pourtant, de nombreux éléments dans la première partie préparent le spectateur à accepter ce coup de théâtre (la prémonition, le syndrome du déjà-vu) sans pour autant y parvenir... Brian De Palma se joue du public avec un peu trop de désinvolture pour qu’on lui pardonne la facilité de son scénario.

Le DVD : L’éditeur TF1 Vidéo, en phase avec De Palma décidément, ne s’est pas trop décarcassé pour compléter le film de sérieux bonus. L’absence de commentaires audio du réalisateur n’est pas trop condamnable car il n’en enregistre jamais. Le making of par contre n’a pas bénéficié d’un montage digne de ce nom - on visionne des séquences du tournage sans grand intérêt. Quand à la featurette, elle est à vomir tant elle est promotionnelle ("Tout le monde a été super génial sur ce film !", en somme). Seules les interviews, assurées par l’ensemble de la distribution, vous donneront quelques infos supplémentaires.

En résumé, Femme Fatale ne marque pas le grand retour de Brian De Palma au premier plan. Il lui assure tout juste une mise en forme pour ne pas perdre ses automatismes. Quant au DVD, il ne contient aucun argument qui susciterait son achat immédiat. Réservé uniquement à un public conquis d’avance.

Le DVD

– Edition 1 DVD
– Format vidéo 1.77 - 16/9 anamorphique (compatible 4/3)
– Chapitré
– Couleur
– Audio (Dolby Digital 5.1) : Anglais, Français
– DTS français 5.1, anglais 5.1
– Sous-titres : français
– Tous publics