Cinéma - Fantastique
Le 21 juin 2008
Le célèbre mythe de Faust, interprété comme une lutte entre la raison et l’instinct dans une œuvre aux relents lugubres, plastiquement très réussie.

- Réalisateurs : Alex Olé - Isidro Ortiz - Carlos Padrissa
- Acteurs : Miguel Angel Sola, Eduard Fernández
- Genre : Fantastique
- Nationalité : Espagnol
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo

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– Durée : 1h35mn
Grand Prix du festival Fantastic’Arts 2002 de Gérardmer le célèbre mythe de Faust, interprété comme une lutte entre la raison et l’instinct dans une œuvre aux relents lugubres, plastiquement très réussie.
Le film raconte la plongée aux enfers du Dr Fausto (Miguel Angel Solá). A force de vivre entouré de malades en phase terminale, il est presque devenu lui-même un cadavre, sans rêve et sans désir. Mais sa rencontre avec un ancien patient, Santos Vella (Eduard Fernández), promis à une mort certaine huit ans auparavant, va faire resurgir ses pulsions les plus inavouables.
La grande réussite des trois réalisateurs est d’avoir su créer une atmosphère particulièrement intense qui pousse le spectateur au cœur de l’action. L’histoire se déroule dans une Espagne urbaine et métissée, futuriste et décadente. La société, telle que Fausto la perçoit, semble rongée par un mal invisible.
L’utilisation de nombreux symboles de mort empruntés à toutes les époques et à toutes les religions renforce encore cette ambiance morbide, parfois étouffante. Le départ du docteur vers une ville inconnue, la course de gros chiens noirs le long du train, l’apparition d’une revenante sont autant de signes qui laissent présager de l’issue du voyage de Fausto.
Visuellement très accompli, Fausto 5.0 utilise une palette de couleurs froides et glauques, comme si une teinte cadavérique s’était déposée sur la pellicule, suggérant les images d’une autopsie. Et c’est bien ce dont il s’agit. La descente aux enfers de Fausto est d’abord une plongée intérieure qui lui révèlera sa vraie nature. Cependant, alors que dans le mythe de Faust le combat se jouait entre le bien et le mal, Fausto 5.0 oppose la raison et l’instinct.
Il faut également saluer la performance tout à fait remarquable des acteurs. Miguel Angel Solá et Eduard Fernández incarnent leur personnage à la perfection et ont été récompensés au festival Fantasporto et aux Goya 2002.
Le seul reproche que l’on pourrait faire à ce film, c’est justement d’avoir trop misé sur l’ambiance. A la fin, le scénario s’essouffle et donne la sensation de partir en roue libre. Pour ne pas rester sur sa faim, le spectateur est contraint de jouer le troisième homme et d’apporter ses propres réponses aux questions laissées en suspens.