Le 27 octobre 2024
Une adaptation franche et réussie du célèbre roman de Rainbow Rowell.
Résumé : Cath arrive à l’université, mais sa soeur jumelle Erin ne souhaite pas être dans sa chambre mais bien prendre son indépendance. Son petit ami éloigné, elle se réfugie dans ce qu’elle fait de mieux, les fanfictions, et celle qu’elle publie commence à avoir un petit succès...
Critique : N’ayant pas lu le roman originel de Rainbow Rowell, je serai bien mal à l’aise si l’on me demandait de dire si cette adaptation en manga y est fidèle. En revanche, à la lecture de ce premier tome, je peux sans problème dire que j’ai hâte de lire le tome 2, et que cet album a livré de belles promesses. Tout d’abord, la mise en abîme de l’écriture est le thème central et le pilier de tout le récit. En enchevêtrant plusieurs narrations, le scénario joue sur les capacités d’un auteur, ses hésitations, la gestion du succès, des personnages, des intrigues pour entretenir à la fois un flou des sentiments et un canevas clair pour ses péripéties. Ainsi, on trouve Cath, jumelle timide et introvertie, qui a entrepris de rédiger le tome 8 d’une série à succès de romance vampirique de sept tomes dont les fans patientent. Ses chapitres de fanfiction attirent de plus en plus de lecteurs, elle qui écrivait à quatre mains avec sa sœur jumelle, qui cherche à s’éloigner d’elle. En résumé, il y a donc dans cette fiction une fiction, qui a été reprise par le personnage principal Cath, et elle-même s’est inscrite en fac de littérature pour écrire de la fiction. Ce jeu permanent entre sentiments de l’héroïne, de personnages qu’elle crée, de ceux qui l’entourent et ceux qu’elle imagine est livrée d’une main de maître, par Rowell mais aussi donc par Nam qui fait valser les émotions avec un dessin subtil.
© Delcourt / Nam
Défragmenté mais élégant dans cette architecture, le dessin amène tout au long de ce premier tome une certaine idée de la psyché de l’héroïne Cath, qui subit tout au long des premières pages les remarques de sa sœur, la bonne humeur de l’ami de sa coloc, la mauvaise humeur de sa coloc, jusqu’au retour chez son père, qui marque un déclic. Plus sûre d’elle, mieux entourée, à l’aise avec ce qu’elle fait, l’héroïne influence le trait et l’organisation des cases puisqu’elle se débat désormais dans un album plus lumineux, plus beau, à son image en vérité. Cette évolution est assez lente, assez progressive pour ne pas être trop visible, apportant seulement une touche de chaleur à l’ouvrage, même si celle-ci est parfois hésitante ou vacillante, comme lorsque le petit ami (jamais vu) rompt par téléphone, ou que la professeur préférée annonce une note trop fragile...
© Delcourt / Nam
Adaptation jolie et réussie d’un young novel, Fangirl version manga a déjà et devrait avoir en France autant de succès, tant son dessin et sa traduction permettent à l’album de montrer de nouvelles facettes d’une œuvre sentimentale déjà intense.
224 pages – 11,50 €
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