Le 26 juillet 2012

- Acteur : Romy Schneider
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Après Paris, Cannes accueille l’exposition Romy Schneider. L’occasion de redécouvrir la carrière de la première star européenne des années 70.
Le Palais des expositions du Festival de Cannes offre un écrin de prestige à Romy Schneider en proposant cette exposition organisée par Jean-Pierre Lavoignat, sous le parrainage de Sarah Biasini et en collaboration avec la Cinémathèque de Berlin. L’exposition met l’accent sur les points forts de la carrière de celle qui a réussi à conjuguer les statuts de grande star et d’immense actrice. Affiches, extraits de scénarios, photos, revues de cinéma, statuette des César, extraits de films et d’émissions de télévision cernent une personnalité à la destinée singulière. La fille de sa mère et Le sacre et la légende évoquent les débuts de Romy, sous l’égide de sa mère, Magda Schneider, ancienne gloire des années 30, et qui lui vaudra la renommée internationale tout en la cantonnant dans une image factice et limitée : la série des Sissi et autres Christine font pleurer les jeunes filles et leurs mères, cartonnent au box-office et enferment l’actrice dans un stéréotype de romance à bon marché. Il faudra la rencontre avec Alain Delon puis le metteur en scène Luchino Visconti pour que Romy Schneider accepte l’exil français et décide de prendre une autre orientation : l’auteur de Rocco et ses frères la forme à l’art dramatique en la dirigeant au théâtre et cassera définitivement le poids de l’ombre d’Elisabeth d’Autriche en lui faisant interpréter pour la dernière fois le personnage dans le sulfureux Ludwig, en 1972.
Rêves d’Hollywood et d’Allemagne relate les années 60, décennie un peu creuse où la comédienne se cherche, inspirant des metteurs en scène aussi divers qu’Orson Welles, Otto Preminger ou Clive Donner. L’amour et la France et Une femme française évoquent le sommet de sa carrière : comédienne accomplie, Romy Schneider devient, avec Catherine Deneuve et Annie Girardot, la vedette préférée des Français et brille de son jeu moderne et sa féminité féline dans les films de Claude Sautet, des Choses de la vie à César et Rosalie. Les dernières années permettent l’évocation du thème de la noirceur dans les rôles de l’actrice, noirceur qui trouve une résonance dramatique dans les tragédies de sa vie privée. Elle est la première actrice à recevoir un César, pour sa composition bouleversante d’artiste ratée dans L’important c’est d’aimer (A. Zulawski, 1975). Elle obtient un second trophée trois ans plus tard pour Une histoire simple de Claude Sautet. La mort en direct de Bertrand Tavernier, l’un de ses derniers grands films, comporte une vertigineuse dimension autobiographique et prémonitoire. Morte d’un arrêt cardiaque à l’âge de 44 ans, Romy Schneider entre dans la légende...
Exposition Romy Schneider au Palais des Festivals de Cannes du 2 juillet au 2 septembre 2012. Ouvert tous les jours de 10h30 à 20h30.