Le 21 juin 2020
Ce premier opus de la saga Cazalet, fresque familiale, mêle brillamment histoire et féminisme, privilégiés et domestiques, petites chamailleries enfantines et grands drames sentimentaux.
- Auteur : Elizabeth Jane Howard
- Collection : Quai Voltaire
- Editeur : Editions de la Table Ronde
- Genre : Roman
- Nationalité : Anglaise
- Traducteur : Anouk Neuhoff
- Titre original : The Light Years
- Date de sortie : 12 mars 2020
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : Dans le Sussex, en juillet 1937, tous les domestiques s’agitent : ils n’ont que peu d’heures devant eux avant l’arrivée des trois frères, de leur épouse et de leurs enfants dans la demeure familiale des Cazalet. Où dormira Clary ? Zoë a-t-elle mûri depuis les dernières vacances ? Et Sibyl, comment supporte-t-elle sa grossesse ? Les enfants et les adultes devront composer les uns avec les autres, les femmes avec les hommes, et, en arrière plan, la menace de la guerre enfle...
Critique : Pour ce premier tome de la saga des Cazalet enfin publiée en français par les éditions La Table Ronde, après une première parution Outre-Manche en 1990, Elizabeth Jane Howard entraîne le lecteur dans un tourbillon d’intrigues familiales, sociales et sentimentales. Été 1937 : enfants, parents et grands-parents se retrouvent comme chaque année dans la demeure ancestrale du Sussex, chez le patriarche et son épouse – le Brig et la Duche. Les cousins s’amusent, jamais diablotins ou angelots trop figés, toujours en mouvement et en nuances, tandis que les hommes vivent affaires (sentimentales et financières), que les femmes pensent couture et intendance (mais pas que) et que les domestiques s’occupent de simplifier la vie de tout ce petit monde. À aucun moment, l’auteure ne donne un tableau qui paraît artificiel : tout sonne juste, de la plus petite dispute enfantine au plus grand drame amoureux, de la plus minime folie vestimentaire au plus énorme problème de finance.
Chacun pense, chacun est habité d’interrogations qui ont toutes leur place dans ce roman. Personne n’est laissé de côté, tous ont une voix, une importance capitale. Enlevez un seul de ces personnages attachants, complexes et d’une rare richesse, et c’est tout l’édifice soigneusement bâti qui s’écroule. La fratrie autour de laquelle tout et tous s’articulent s’inspire de la propre histoire de l’auteure – sans doute l’une des raisons de l’acuité incroyable d’Étés anglais. Acuité sociale, affective et historique. En effet, si 1937 est teinté d’indolence caniculaire, lorsque le lecteur retrouve toute la famille en juin 1938, des nuages menaçants planent au-dessus de l’Europe. Comme le dit la quatrième de couverture : « Entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz ».
Mêlant à l’Histoire ironie et féminisme austeniens dans un style alangui, ce roman se lit doucement, à la faveur d’un soleil brûlant et du chant des oiseaux. Phrases longues, énumérations, détails qui fourmillent : Elizabeth Jane Howard, morte en 2014, livre un premier tome nonchalant qui se savoure lentement.
Elizabeth Jane Howard - Étés anglais
La Table Ronde
576 pages sous couverture illustrée
135 x 220 mm
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