Et si on vivait tous ensemble - la critique + test DVD

Une comédie pleine d’audace et de subtilité renversant à coups de pied les clichés sur la vieillesse. De bonnes parties de rire en perspective

L’argument : Annie, Jean, Claude, Albert et Jeanne sont liés par une solide amitié depuis plus de 40 ans. Alors quand la mémoire flanche, quand le cœur s’emballe et que le spectre de la maison de retraite pointe son nez, ils se rebellent et décident de vivre tous ensemble. Le projet paraît fou mais même si la promiscuité dérange et réveille de vieux souvenirs, une formidable aventure commence : celle de la communauté... à 75 ans !

Notre avis : Vivre en communauté ça vous dit ? Si votre réponse est positive, alors ce film est fait pour vous. Réalisé par un tout jeune cinéaste (un seul film à son actif : Realmovie), cette comédie réussit le tour de force de réunir un casting incroyable, qu’on aurait pas même imaginé dans nos rêves les plus fous. Géraldine Chaplin (psychologue névrosée) Guy Bedos (militant idéaliste), Claude Rich (photographe libertaire), Pierre Richard (mari dévoué) et Jane Fonda l’Américaine (l’intellectuelle de l’équipe), compose cette joyeuse bande de ’’vieux’’ bien décidés à tordre le cou au temps qui passe. Pour ne pas finir dans une maison de retraite, ils prennent la décision d’emménager ensemble. Le but ? S’entraider dans la maladie, profiter de la vie et surtout rigoler entre copains. Une dernière demeure placée sous le sceau de la liberté donc : ’’Si je comprends bien on s’est réuni pour décider qu’on ne décide rien’’. La dérision comme art de vivre, la petite communauté navigue à son rythme brisant au passage tous les tabous sur troisième âge. Angoisses, frustrations, regrets, et sexualité, le cinéaste aime à souligner que vieillir c’est encore ressentir. Au présent comme dans les souvenirs, le désir de vivre est intact, seul le corps ne suit plus. Reste le rire.
Une force d’humour qui les aide à traverser cette dernière étape, où la diminution physique (Claude Rich et son fauteuil roulant, Jane Fonda et son cancer inopérable) et mentale (Alzheimer de Pierre Richard) achève de rappeler quotidiennement que l’homme n’est pas éternel. Un seul défaut, la faiblesse du personnage de Dirk (Daniel Brühl) dont on peut se demander à juste titre, si il est d’une quelconque utilité à l’histoire (à part incarner la jeunesse en contre-partie de cette galerie de joyeux vieillards). Une œuvre émouvante, simplement.

Les suppléments :

Une déception. Un choix de bonus restreint, des dossiers ultra-classiques (making-of, promotion du film, coulisses et commentaires audio) manquant d’originalité (peu de secrets de tournages dévoilés) et une galerie de photos riche d’une petite dizaine de clichés. La grossière erreur : miser sur un making-of contemplatif et esthétisant, observant d’un peu trop loin le tournage pour en restituer le ton.
Les images défilent mais la sauce ne prend pas.

L’image :

Un peu grainée. La saturation des pixels trahit une qualité perfectible.

Le son :

Le bon point de l’édition. Les pistes 5.1 DD et 2.1 font leur boulot, permettant chacune à leur niveau de restituer la sublime bande-originale du film.