Lars von Trier et les coulisses de la création
Le 8 avril 2018
Lars von Trier est fidèle à lui-même dans cette œuvre expérimentale qui aborde le fantastique dans une mise en abyme vertigineuse.
- Réalisateur : Lars von Trier
- Acteurs : Allan De Waal, Ole Ernst, Michael Gelting
- Genre : Fantastique, Expérimental, Noir et blanc
- Nationalité : Danois
- Distributeur : Les Films du Losange, Sogema
- Editeur vidéo : Opening
- Durée : 1h46mn
- Reprise: 12 juillet 2023
- Box-office : 797 entrées dans 2 salles (Paris Périphérie), en première semaine.
- Date de sortie : 30 novembre 1988
- Festival : Festival de Cannes 1987
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– Reprise en version restaurée : 12 juillet 2023
Résumé : Un réalisateur et son scénariste se lancent dans l’écriture d’un long métrage qui a pour thème la propagation d’une épidémie. Mais au cours de la préparation de ce film, leur fiction semble devenir une réalité...
Critique : Epidemic constitue le second volet d’une trilogie européenne, qui comprend aussi Element of crime, l’œuvre qui a révélé Lars von Trier en 1984, et Europa, Prix du Jury au Festival de Cannes en 1991. Des trois épisodes, celui-ci s’avère le plus expérimental et radical par son austérité et sa mise en abyme entre la fiction et les coulisses de la création. Réalisé avec un petit budget, le film pourrait être le making-of d’un long métrage à venir. La réalisation épurée (peu de montage, prise de son en direct...) anticipe le Dogme, mais le style (images impressionnistes) et la thématique (le surnaturel, la culpabilité...) sont aussi dans le prolongement des maîtres de l’école scandinave, Bergman et Dreyer. Sur le plan du scénario, von Trier s’interroge sur des problématiques axées autour de l’inspiration et de la création artistique : l’origine des idées, les modalités de construction d’un récit efficace, tout en faisant le lien avec ses fantasmes apocalyptiques, qui culmineront avec Antichrist et Melancholia. Esthétiquement, Epidemic est séduisant : aux couleurs chatoyantes de Element of crime succède un sobre noir et blanc rendant encore plus glaciales certaines séquences horrifiques, à l’instar de la noyade d’un ecclésiastique, contaminé par la maladie au contact du médecin qu’interprète von Trier lui-même : cette photo n’est pas pour rien dans le pouvoir hypnotique de l’œuvre, et l’on saura gré au cinéaste d’avoir collaboré avec Henning Bendsten, chef-opérateur de Gertrud. Moins consensuel que Breaking the waves ou Dancer in the dark, Epidemic pourra lasser par certaines redondances stylistiques. Mais tous les spectateurs auront le sang glacé lors de la dernière séquence, qui voit une jeune femme soumise à une séance d’hypnose, revivant dans son hystérie le scénario qu’on vient de lui faire lire et devenant l’un des personnages : une scène effrayante, quelque part entre les délires d’Isabelle Adjani dans Possession et le final dans la cave de Psychose.
– Sortie au Danemark : 11 septembre 1987
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