Naufrage : SOS amitié
Le 5 juillet 2022
Septième film d’Olivier Baroux, Entre amis tente de dresser le portrait de quinquagénaires à la dérive. Le film égraine des scènes de crise artificielles sans enjeu.
- Réalisateur : Olivier Baroux
- Acteurs : Daniel Auteuil, François Berléand, Mélanie Doutey, Zabou Breitman, Gérard Jugnot, Isabelle Gélinas
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pathé Distribution
- Durée : 1h30mn
- Date télé : 6 août 2024 22:55
- Chaîne : NRJ 12
- Date de sortie : 22 avril 2015
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Résumé : Richard, Gilles et Philippe sont amis depuis près de cinquante ans. Le temps d’un été, ils embarquent avec leurs compagnes sur un magnifique voilier pour une croisière vers la Corse. Mais la cohabitation à bord d’un bateau n’est pas toujours facile. D’autant que chaque couple a ses problèmes, et que la météo leur réserve de grosses surprises... Entre rires et confessions, griefs et jalousies vont remonter à la surface. Chacun va devoir faire le point sur sa vie et sur ses relations aux autres. L’amitié résistera-t-elle au gros temps ?
Critique : La scène d’ouverture du film donne le ton. Les amis se retrouvent au port pour embarquer. Leurs retrouvailles signalent que la croisière ne sera pas de bon augure. Les vannes fusent, les dialogues insipides se succèdent. La crise est d’ores et déjà annoncée de manière grossière. À cet égard le montage est, on ne peut plus, évocateur. L’alternance de plans larges et de plans rapprochés ne remplit, ici, aucune fonction dramatique, mais tente d’apporter un faux dynamisme à un film qui patauge déjà.
Les acteurs, dont nous connaissons pourtant les qualités, ne cessent de cabotiner. La caractérisation des personnages est des plus caricaturales : à des hommes sans courage ou gentiment benêts s’opposent des femmes dépressives (Zabou Breitman), maladroites (Mélanie Doutey), ou franchement bêtes (Isabelle Gélinas). Le commandant de bord Battistou (interprété par Jean-Phillippe Ricci) apporte sa touche de ridicule à l’ensemble. À la fois terreur du bateau et homme au grand cœur, il est là sans être présent. Il apparaît puis disparaît sans justification narrative. Le tableau est dressé. Rien ou presque n’évoluera au cours du film.
- © Pathé Distribution
Durant les trente premières minutes, c’est le calme plat. Scènes de baignade, jeux de questions réponses qui s’apparentent à un action/vérité, repas durant lesquels pointent les tensions déjà annoncées. Ces éléments préparent la deuxième partie du film.
Arrive alors l’élément dramatique qui doit mettre leur amitié à l’épreuve. Une tempête éclate d’on ne sait où. Les amis vont donc devoir mettre leurs egos de côté pour pouvoir survivre. Ou plutôt les hommes car les femmes passent alors au second plan : Daphnée est malade (Mélanie Doutey), Astrid s’enferme dans sa chambre, vexée (Zabou Breitman) tandis que Carole, toujours joyeuse, regarde les hommes se dépatouiller (Isabelle Gélinas). Elles ne sont plus qu’un prétexte aux discussions qui opposent les vieux amis. En surface, tous les ingrédients sont présents pour transformer ce huis clos en véritable drame.
Olivier Baroux s’essaie alors au film catastrophe intimiste. Les arrière-plans numériques, assez laids, nous éloignent un peu plus du drame qui se joue. Là encore, les vues aériennes de la tempête, qui se veulent spectaculaires, apparaissent disproportionnées au regard de l’enjeu du film. Tout cela sonne faux tout comme la confrontation entre les personnages censés se retrouver dans l’adversité. Entre deux scènes d’action, le personnage de Jugnot confie avoir traversé une grave dépression tandis que Richard (Daniel Auteuil) avoue avoir été quitté par sa femme et non l’inverse. Ces moments d’accalmie sonnent comme des apartés artificiels au milieu de la catastrophe. À cela s’ajoutent des gags de mauvais goût : au cours d’une scène chaotique, le commandant de bord est assommé par le mat du bateau et reste entre la vie et la mort sans que cela ne vienne perturber l’état émotionnel des personnages. Les rôles ont été donnés et seront respectés jusqu’au bout. Chacun, de son côté, joue ce qu’il a à jouer et rien de plus.
En somme, le film oscille entre deux tons et ne parvient jamais à trouver son propre équilibre entre drame et franche rigolade. L’ambition d’Olivier Baroux ne repose ici que sur des effets spectaculaires et superflus, au regard du manque de rigueur général du film.
- © Pathé Distribution
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