Le 1er septembre 2003

Dernier jour de compétition officielle. Au programme, Milwaukee Minnesota de Allan Mindel et le très attendu American Splendor de Shari Springer Berman et Robert Pulcini.
Milwaukee Minnesota est le premier long métrage d’Allan Mindel. Albert est autiste mais aussi champion pêche car il entend les poissons parler sous la glace. Lui et sa très protectrice mère ont amassé des centaines de milliers de dollars. Ce qui aiguise bien des convoitises. L’espiègle Tuey et son jeune frère hypocondriaque ainsi que Jerry James, un représentant de commerce, vont tout tenter pour dépouiller Albert. Ce neuvième film en compétition officielle était projeté en version originale non sous-titrée. Erreur de copie d’après les organisateurs. Passées ces déconvenues linguistiques, Milwaukee Minnesota est un film âpre, froid dans une région où le temps semble s’être arrêté. Bouteille de champagne à la main pour la conférence de presse, le réalisateur dit s’être inspiré de L’idiot de Dostoïveski. Il explique également que pour choisir ses acteurs il n’utilise pas de directeur de casting. Il lui suffit de parler avec les prétendants quelque minutes. C’est de cette façon qu’il a engagé le fils de Jane Fonda, Troy Garity impressionnant dans le rôle de malade mental égaré.
Pour clôturer la compétition est projeté le très attendu American Splendor de Shari Springer Berman et Robert Pulcini qui ont déja remporté le grand prix au festival de Sundance. Produit par HBO (encore eux [1]), American Splendor est l’immersion dans la vie et la vision du monde d’Harvey Pekar, documentaliste, intello prolétaire, collectionneur souffrant de troubles obsessionnels et compulsifs, et surtout, créateur d’une série de bandes dessinées autobiographiques. Un mélange de BD (avec de nombreuses illustrations), de documentaire (longue interview d’Harvey Pekar himself) et de fiction (la vie filmée d’Harvey Pekar) donnent au film un goût unique qui n’est pas sans rappeler les techniques du non moins talentueux Woody Alllen. L’humour et l’originalité d’American Splendor en font le grand favori du grand prix du festival du film de Deauville.
[1] Voir notre article du mercredi 10 septembre