Le 17 octobre 2020
Un boxeur à mains nues, un garagiste douteux, une grand-mère acariâtre, un orang-outan, plus une chanteuse de country vont vivre des aventures picaresques, truffées de coups de poing. Clint Eastwood s’accorde une parenthèse mineure, mais agréable, qu’il ne réalise pas lui-même.
- Réalisateurs : Buddy Van Horn - James Fargo
- Acteurs : Clint Eastwood, Geoffrey Lewis, Beverly D’Angelo, Sondra Locke, Ruth Gordon
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 3h50min
- Titre original : Every Which Way But Loose / Any Which Way You Can
- Date de sortie : 20 décembre 1978
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Résumé : 1 "Dur, doux, dingue" ("Every Which Way But Loose") : Philo Beddoe (Clint Eastwood) vivote en assurant des transports de matériaux, mais surtout en participant à des combats non officiels de boxe à mains nues. Il vit dans la maison de Ma (Ruth Gordon) où est entreposé un nombre impressionnant de voitures en cours de réparation, avec Orville (Geoffrey Lewis) et Clyde, son orang-outan domestique. Un soir, dans un bar, il rencontre Lynn (Sondra Locke), une chanteuse de country qui s’y produit. 2 "Ça va cogner" ("Any Which Way You Can") : Après un dernier combat de boxe à mains nues, Phil Beddoe décide de mettre fin à cette pratique. C’est à ce moment là qu’il est contacté par James Beckman (Henry Guardiano), un organisateur de combats qui lui propose 25.000 dollars pour une rencontre haut de gamme. Parallèlement, toujours flanqué d’Orville et de Clyde l’orang-outan, il découvre, dans son bar favori, que Lynn a repris son tour de chant.
Critique : Les producteurs n’étaient pas très chauds pour accepter de voir Clint Eastwood endosser le rôle d’un mécano cool et naïf, qui arrondit ses fins de mois dans des combats de boxe illicites. De surcroît, le voir associé à un petit magouilleur, à un singe et à une prostituée les rassurait encore moins.
C’est probablement en partie pour ces raisons que la mise en scène du premier volet n’a pas été assurée par Eastwood lui-même, mais par James Fargo, l’un de ses anciens assistants réalisateurs, à qui il avait déjà confié la direction du troisième volet des aventures de l’inspecteur Harry : L’inspecteur ne renonce jamais ("The Enforcer", 1976)
Ce fut pourtant un tel succès qu’il entraîna une suite. Pas immédiatement, car la suite, Ça va cogner ("Any Which Way You Can", 1980), ne verra le jour qu’après que Eastwood a tourné L’évadé d’Alcatraz ("Escape from Alcatraz" 1979) de Don Siegel et Bronco Billy (1980), qu’il signe lui-même. De nouveau, il confiera la direction à l’un de ses collaborateurs : cette fois, ce sera Buddy Van Horn, ancien coordonnateur de cascades et doublure d’Eastwood.
Bien que mineurs par rapport aux productions dirigées par le réalisateur lui-même, ces deux films, qui conservent le même esprit, malgré le changement de metteur en scène, ne se prennent pas au sérieux et déroule l’intrigue tranquillement, voire nonchalamment.
Phil Beddoe et son comparse Orville vivent un peu de l’air du temps, entre petits travaux, mécanique à la maison, combats de boxe et consommation d’alcool pour tromper l’ennui. Le duo est complété par Ma, une dame âgée, râleuse, dont on ignore le lien qu’elle entretient avec les deux amis : mère de l’un, peut-être ! Il y a aussi l’orang-outan Clyde, qui se comporte quasiment comme un humain, avec une droite d’enfer. Il est adepte du doigt d’honneur et des descente de bières ! Leur train-train aurait pu durer comme ça, éternellement, si Phil n’avait pas rencontré la belle chanteuse de country Lynn Hasley-Taylor. Mais celle-ci, sous couvert de vie d’artiste, est à la recherche de gogos à plumer pour obéir à son souteneur. Tout cela sans compter la nouvelle petite amie d’Orville, Echo (Bervely D’Angelo), petite vendeuse de melons baba cool.
Il faudra un moment à Phil pour se rendre compte de la méprise. D’autre part, il doit faire face régulièrement à une bande de bickers néonazis plus ridicule que dangereuse, dont les mauvais coups finissent toujours en destruction de motos.
Dans le second volet, le protagoniste, qui a rompu avec Lynn, décide de raccrocher. C’est malheureusement le moment que choisira un organisateur de combats, qui a des méthodes de gangster, pour lui faire miroiter un gain exceptionnel. Lynn, elle aussi débarrassée de son souteneur, va faire sa réapparition, sans compter les bickers plus déterminés que jamais. Les péripéties humoristiques de la fine équipe (dans laquelle le personnage d’Echo a disparu) vont alors se multiplier, jusqu’à l’incontournable happy end.
Clint Eastwood s’est donné comme une respiration, malgré tout lucrative, avec ces deux productions purement distrayantes, à un moment où son statut de cinéaste, sur qui il faut compter, commence à exister. Avant le premier épisode, il avait signé plusieurs films dont le superbe et très personnel western Josey Wales, hors-la-loi ("The Outlaw Josey Wales" 1976"). Entre les deux épisodes, il réalisera Bronco Billy, œuvre mélancolique qui décrit les aventures d’une troupe de cirque un peu "has been".
Les années 80 vont définitivement le consacrer comme un grand cinéaste avec notamment : Honky Tonk Man (1982), l’histoire d’un chanteur de country malade qu’il interprète lui-même, le quatrième volet des aventures de l’inspecteur Harry, le complexe et sombre Le retour de l’inspecteur Harry ("Sudden Impact" 1983),Pale Rider, western crépusculaire de 1985 et Bird en 1988, biographie du saxophoniste de jazz Charlie Parker, dont laquelle il ne joue pas.
A noter que la chanson du générique de début de Ça va cogner, "Beers to You" est interprétée par un duo composé de Ray Charles...et Clint Eastwood !
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