Le 29 mai 2019
- Scénariste : Barbara Baraldi>
- Dessinateur : Corrado Roi
- Série : Dylan Dog
- Genre : Horreur
- Editeur : MOSQUITO
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 10 avril 2019
- Durée : 4
Dylan Dog, T4, Berceuse macabre nous permet de retrouver Dylan Dog, le célèbre enquêteur du paranormal, sa chemise rouge, son humour et son monde un brin frissonnant...
Résumé : Barbara Baraldi écrit le scénario de cette nouvelle aventure et Corrado Roi prend les crayons pour lui donner vie et angoisse. Dylan Dog va faire face à de curieux événements autour d’enfants disparus dans la ville de Londres.
Début classique avec un enfant qui regarde la télévision. Mais quand une voix lui demande de venir jouer avec « nous », et de se débarrasser de l’unique obstacle qui l’empêche de les rejoindre, à savoir, la mère du petit, on pressent tout de suite l’angoisse monter d’un cran.
La scène qui suit vous rappellera les films d’horreur de votre enfance, du Village des damnés au Simetierre de Stephen King !
Les références pleuvent tout au long de cette histoire. Si le récit distancié permet d’éviter les crises cardiaques, grâce à l’humour de Groucho – pourtant absent un bon moment de l’histoire – et le flegme de Dylan Dog, il n’en reste pas moins que cette berceuse est effectivement très macabre.
Barbara Baraldi en profite pour rappeler discrètement la force et le rôle des contes de fées dans nos vies, sur lesquels les études menées depuis longtemps nous ont montré l’intérêt de ces contes pour les enfants et l’aide qu’ils leur apporte pour se développer et trouver leur repères.
Bien que s’étalant sur cent pages, l’histoire semble rapide. Et pourtant, nombre de lieux classiques des récits d’horreur se réunissent : escaliers sombres, parc d’attractions maudits, salle de réunions verrouillées de l’extérieur, rues désertiques, atelier de marionnettes étranges, et nous en passons.
Corrado Roi, Severino Baraldi / Mosquito
Pour donner vie (si l’on puis dire) à tous ces lieux, Corrado Roi se jette à l’encre. Adoptant le noir et blanc de la série, dans lequel il se fond avec délice, il n’en ajoute pas moins sa patte avec talent. En effet, les dessins, au clair-obscur travaillé, au noir imprégnant la majorité des cases, portent cet effet de volume par des tâches. Comme si le dessinateur avait trouvé le mélange magique entre l’encre de chine et le fusain, créant des personnages au graphismes sales, non pas dans le sens de ratés, loin de là, mais dans celui de remplis de traces, traces de terres sur les vêtements, tâches sur les murs... Toute cette idée graphique densifie la texture de ces blancs, les salissant – donc -, et facilitant leur perméabilité au noir. Si bien qu’au final, le blanc ne devient même plus une valeur de refuge, de clarté. Il porte aussi l’angoisse de la lumière, comme le noir porte celui de l’obscurité.
Les enfants exprimant la méchanceté par une absence d’expression, à part des yeux profondément chargés de colère ou de haine, sont glaçants.
L’humour de la série parvient seul à atténuer le profond malaise qui peut se dégager du trait de Roi.
Dylan Dog, T4, Berceuse macabre ne vous bercera pas du tout. Le macabre l’emporte sur la berceuse, sans toutefois que la violence ne soit clairement montrée. Ce qui est aussi un tour de force. Ce quatrième tome au graphisme surprenant rend hommage autant à l’univers de Dylan Dog qu’à celui des films d’angoisse.
100 pages – 15€
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