Doutes - François Hanss - critique

Critique : Thriller psychologique sous forme de huis clos, dans un grand appartement aussi froid que sa priopriétaire, Doutes est un téléfilm post-#MeToo qui retient constamment l’attention parce qu’il est plutôt bien écrit et interprété par des comédiens convaincants. On mentionnera évidemment Muriel Robin à qui échoit le rôle principal, celui d’une journaliste d’investigation dont l’opiniâtreté évoque la célèbre Élise Lucet. Jouant sur une gamme de registres intéressante, de la froideur à l’affliction, l’actrice trouve dans le personnage d’Agnès Baer l’un de ses meilleurs choix, tandis qu’Élodie Wallace, coscénariste du téléfilm, incarne une jeune femme blessée par le traumatisme qu’elle a subi, sans lester son interprétation d’une surenchère pathétique.
Le récit configure une série d’affrontements dont l’origine est un crime : le viol d’une petite fille, laquelle devenue adulte veut rencontrer son agresseur, mais tombe finalement sur sa compagne. Cette dernière devient bientôt l’enjeu d’un conflit de loyauté qu’elle choisit de résoudre en imposant un rapport de force avec son interlocutrice -sa position sociale le lui permet-, tout en vérifiant la véracité des faits, appliquant les principes de sa démarche journalistique.
Filmé comme une pièce de théâtre, ce cauchemar fictionnel s’étire dans la dernière ligne droite, refusant une forme de sécheresse narrative qui nous aurait épargné une fin trop lyrique.