Dossier été : de Beyoncé à Rihanna, quelles sont les chanteuses internationales les plus puissantes en France ?

Alors qu’on évoque les retours de Katy Perry et Britney Spears, que Céline Dion redevient un poids lourd en cette fin d’été avec son nouvel album en français, que Lady Gaga reviendrait en 2017 avec son premier opus pop-dance en 4 ans... l’heure, pour les trolls des forums d’internet, est toujours de réfléchir à qui peut prétendre à la succession au trône de Madonna, artiste vieillissante mais en impose encore aunat dans les charts généraux que la relève.
Pas évident à l’ère de l’immédiateté et des singles promos à la chaîne sur Itunes d’envisager une carrière de phénomène quand tout le monde se partage les miettes de la célébrité Vevo.
Revenons donc sur les artistes féminines internationales (désolé, point de Farmer !) qui ont su s’imposer au sommet des charts albums en France ces 16 dernières années...

Les Championnes :

– Céline Dion : une carrière unique, où les albums internationaux et les opus en français, les lives et les albums de Noël, n’ont cessé d’alterner dans les charts locaux. Dion a fait preuve d’une régularité exemplaire, parvenant à demeurer dans le top 10 pendant plus de 30, 40 semaines, avec certains des albums de son répertoire... Un ensemble d’albums unique qui devrait confirmer de sa valeur commerciale avec son nouvel album, entièrement dévoué à notre langue, prévu pour le 26 août prochain. Céline appartient carrément au patrimoine français et Comme un Soir, sauf surprise de dernière minute, devrait devenir l’album le plus vendu de l’année 2016 dans l’Hexagone.

– Adele : en trois albums, la Britannique la plus hype du moment a su réduire la question de la succession à l’increvable Madonna a une discussion de cours de récréation, imposant sa voix sur trois albums devenus des classiques. Si le premier opus a bénéficié d’une carrière sur la durée et en a logiquement imposé, il n’est jamais entré, ni de près ni de loin, dans le top 10 hexagonal. En revanche pour 21, ce fut plus d’un an passé dans le top 10 français. L’album de sa carrière... Plus de 88 semaines exactement dans le top 10 et autant dans le reste du classement. Immense. On restera moins élogieux quant à son album 26 qui a repris les formes plus conventionnels de l’album post triomphe : 14 semaines dans le top 10, dont de nombreuses numéro 1. Forcément solide, mais il ne pouvait en être autrement.

– Madonna : le classement post 1998 ne rend pas a priori hommage à la madone dont l’album True Blue, pour citer son oeuvre la plus vendue en France, était restée 9 mois consécutivement dans le top 10 français entre 1986 et 1987, avant de le regagner quelques semaines plus tard pour le paroxysme de ses ventes, plus d’un an après sa sortie. Pourtant, entre les succès de Ray of Light, American Life, Music, Hard Candy et surtout de Confessions on a dance floor, la star est restée de 1998 à 2016 plus de 65 semaines dans le top 10 français, et ce, en limitant le nombre de ses singles à 3 sur la plupart de ses opus. Un score inimaginable pour la relève, alors qu’on évoque une fin de carrière...

Pas mal, mais pouvait mieux faire

- Lady Gaga : une carrière unique en France. Son premier album, aidé par sa rééition en format extended, avec une galette inédite supplémentaire, est devenu son Thriller à elle, cet album fondateur venu de nulle part, qui demeure dans les classements des années, se bâtissant sur la sueur de tubes intégraux, consécutifs et générationnels. Depuis Lady Gaga a gardé ses fans hardcores mais est devenue une mauvaise blague de maison de disques. De 36 semaines dans le top 10 pour The Fame, elle est passés à 7 semaines pour le sur-médiatisé Born this way ; puis a une semaine pour Art Pop, qui chutait de la 3e place à la 28e position en 2e semaine. Un four historique qu’aucun Michael Jackson et autre Madonna n’ont jamais connu, de surcroît aussi tôt dans une carrière phénoménal. L’artiste a pris sur elle et s’est écartée pendant plus de 4 ans des chemins du commerce, pour revenir à la musique qui fait bouger en 2017. Un break nécessaire pour se racheter une crédibilité.

- Britney Spears : Le produit fabriqué Britney Spears est né à la fin des années 90 et, contrairement au consensus de l’époque, la jeune femme a su durer, sans talent particulier.
Née d’une volonté de producteur de raviver le phénomène ado-eighties qui prévalait au cinéma à l’époque (les Scream, American Pie, College Attitude), la jeune chanteuse, sexy sans plus, danseuse appliquée avec la conviction de la bonne élève, fait bonne impression. Mais 17 ans plus tard, l’artiste n’est plus capable d’apparaître plus qu’une poignée de semaines dans les charts albums français. Malgré pléthore d’albums, de tubes vocodés et de compilations, la gentille Britney n’a habité le top ten français que 27 semaines sur toute sa carrière. Glory, son 9e album, qui affrontera Céline Dion, le 26 août prochain, semble avoir peu de munition pour se défendre.

- Rihanna : elle est redevenue ce qu’elle était au début de sa carrière, une éternelle chanteuse à tubes, mais non une vedette mature dont on s’intéresse aux albums pour leur cohérence. Si Unapologetic s’est bien distingué, avec plus de 10 semaines dans le top 10, Anti, sorti en 2016, pourtant porté par le tube Work, ne s’est glissé qu’une seule semaine dans le top 10. Une promo chaotique et une mise à disposition en ligne dans la précipitation, évoquant le cas Rebel Heart de Madonna, ont mis à mal ses derniers efforts. Avec plus de 24 semaines classée dans le top 10, Rihanna est la reine du streaming et de Spotify, pas celle des ventes d’albums. Peu importe, cinéma, radio, elle est de partout et pourrait bien tout simplement être la chanteuse la plus puissante en ce moment sur le territoire français.

- Lana del Rey : le succès prometteur de Born to die, imposa un charisme unique (singles, albums, clip-vidéos et couvertures par dizaines), avec une exploitation en deux temps grâce à la Paradise Edition, qui faisait écho à la version longue de The Fame de Lady Gaga, Monster. Pourtant depuis Lana est devenue formule écornée qui ne saisit plus l’attention des auditeurs. UltraViolence est à peine resté 2 semaines dans le top 10, contre 17 pour Born to die. Et Honeymoon a connu un passage aussi court au sommet, avant de disparaître avec des scores inférieures aux albums contemporains de Madonna ou Beyoncé, c’est-à-dire deux stars loin de faire l’unanimité quand il s’agit de parler de ventes satisfaisantes en France.

- Mariah Carey : post 1998, et donc après quelques uns de ses plus gros succès personnels et surtout de ses plus gros chiffres français, la diva a encore encaissé une quinzaine de semaines dans le top 10 de par chez nous, malgré une litanie d’albums et de compilations. Taxé de diva et peu prise au sérieux, Mariah dont suivra les affres à la télé, dans une docu-série en fin d’année, n’a aujourd’hui plus de carrière en France .

Flops en chaîne

Le saviez-vous ? Jennifer Lopez et son coulis de beats urbains n’a jamais été une vendeuse d’albums en France. Trois semaines dans le top 10 en 17 ans... Même son Best of, sorti en été, a été un four démesuré.

Beyoncé remplit le stade de France, grâce à une couverture médiatique que lui permet la mondialisation de la promo virale. Mais les Français ont-ils jamais eu un désir de l’ancienne gloire des Destiny’s Child ? Avec 3 semaines, en solo, passées dans le top 10 des ventes d’album chez nous, elle confirme son incapacité à proposer des tubes fédérateurs sur notre territoire, devant accepter de jouer le jeu putassier de Coldplay pour se garantir une vraie place au soleil. La dame est pourtant sur toutes les couvertures de magazines, et au Stade de France, mais le décalage est énorme entre l’image fantasmée et la réalité de supermarché.

Taylor Swift. A part quelques adolescents qui avait le bon âge lorsque ses albums sont parus, la star de la country américaine, devenue la femme la plus puissante des USA, dans le showbiz, est assurément loin de faire l’unanimité sur bien des marchés. En France, même son album 1989, qui appartient aux galettes les plus vendus de l’histoire aux States, n’a pas su la repêcher. A peine est-elle parvenue à passer une micro semaine dans le top 10 de notre top album. Ni une reine, ni une princesse, Taylor Swift est un produit toujours estampillé "pour ados" dans l’Hexagone.

Miley Cyrus a généré, elle aussi, une semaine de classement également dans le top 10, Sia, l’omniprésente, seulement deux, Kylie Minogue post 1998 à peine autant... Seule Pink, dont l’endurance des albums ne s’est jamais démentie, a su se distinguer avec 8 semaines parmi les dix meilleures ventes. Katy Perry, reine du buzz et des ventes aux USA, décroche à peine 5 semaines dans le top 10 en trois albums en France. Aie.