Le 12 septembre 2019
- Acteur : Djanis Bouzyani
Djanis Bouzyani éclaire de son humour et de sa spontanéité Tu mérites un amour, le film de et avec Hafsia Herzi qui vient de sortir. Nous l’avons rencontré au détour du Festival du Film Francophone d’Angoulême. Avec la simplicité et la gentillesse qui le caractérisent, il nous parle de ses premiers pas au cinéma.
aVoir-aLire : Aviez-vous déjà participé à un film avant celui d’Hafsia Herzi ?
Non, j’étais apparu dans un film sur l’art, un film conceptuel destiné aux galeries. A la base, je viens de la danse.
aVoir-aLire : Avez-vous pris des cours de comédie ?
Pas du tout. J’ai juste écouté les conseils d’Hafsia et sa direction et j’ai laissé parler mon instinct.
aVoir-aLire : Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ?
En 2006, j’ai fait les voix pour Le chat du Rabbin de Joann Sfarr. J’avais le rôle du disciple du rabbin. Hafsia jouait la fille du rabbin et on avait des scènes en commun. On a sympathisé. Depuis, elle est comme une grande sœur pour moi. C’est très fraternel entre nous
aVoir-aLire : C’est un film qui s’est tourné très rapidement et avec peu de moyens et ça ne se voit pas. Vous expliquez ça comment ?
Je pense qu’il y a en Hafsia une force de travail et un amour pour le cinéma, et pour le film qu’elle voulait faire que ça compense le reste.
aVoir-aLire : Ce qui fait la beauté du film, c’est aussi cette complicité qui existe entre tous les comédiens.
Le seul que je connaissais, c’était Jérémie Laheurte (Rémy dans le film), avec qui j’étais déjà ami avant le film, mais il se trouve que je n’ai pas de scène avec lui. Je ne connaissais aucun des autres, mais le fait de se retrouver au cœur d’une si belle aventure qui n’en finit plus de nous réunir, nous a permis de tisser des liens très forts.
aVoir-aLire : Ce manque de moyens a t-il représenté une difficulté pour vous ?
Non, parce que tout était très naturel. On savait précisément ce que l’on avait à faire. On savait que l’on ne pourrait pas faire beaucoup de prises, parce que tous les techniciens venaient bénévolement quand ils étaient libres. Hafsia m’avait demandé de connaître le texte par cœur, de manière à ce que je m’en imprègne, au point de donner l’impression que c’était de l’impro. Alors, je me suis glissé instinctivement dans la peau de ce personnage à la spontanéité absolue.
aVoir-aLire : Dans la vie, vous êtes aussi spontané qu’Ali, votre personnage ?
Beaucoup moins malheureusement. J’envie sa résilience, cette capacité à cacher ses fêlures derrière son humour, pour se guérir lui-même et en faire profiter les autres en même temps. Ali, c’est la lumière dans l’obscurité de la vie de Lila (Hafsia Herzi). Hafsia dit d’ailleurs tout le temps qu’Ali, c’est le petit prince.
aVoir-aLire : Vous qui la connaissez comme amie, comment l’avez vous abordée en tant que réalisatrice ?
On a gagné beaucoup de temps. On n’avait pas besoin de se séduire. On savait l’un et l’autre comment se comporter. Elle fait partie de ma famille et avec ma famille, je ne fais pas de chichis.
- Copyright Ali Madhavi
aVoir-aLire : Aujourd’hui, vous vous partagez entre la danse et le cinéma ?
Non, la danse, c’est fini. J’étais danseur, j’ai fini par le Crazy Horse où j’assurais la direction artistique, avec Philippe Decouflé et Ali Mahdavi. Quand cette expérience s’est terminée, j’ai eu envie de goûter à autre chose et le film de Hafsia est arrivé juste au bon moment.
aVoir-aLire : Vous avez d’autres projets ?
J’ai eu la chance de rencontrer Sylvie Verheyde sur Tu mérites un amour. Elle avait un projet de réalisation d’un film sur Madame Claude, dans lequel il n’y avait pas de rôle masculin. Une semaine après la fin du tournage avec Hafsia, elle m’a appelé pour me proposer de tourner avec elle. Elle a finalement créé un personnage de garçon qui se prostitue, et c’était pour moi. Ca y est, c’est tourné. Pour l’instant, j’estime que j’ai beaucoup de chances, je fais de belles rencontres. Je ne suis pas passé par toutes les difficultés que connaissent quelquefois les comédiens débutants. Espérons que ça dure. Jusqu’à présent, tout est joli, doux et plein d’amour, mais je suis lucide, je sais que ça ne sera pas toujours comme ça. J’ignore ce que je ferai dans deux ans. Pour l’instant, je n’ai d’autre ambition que de travailler dur pour devenir un bon comédien. J’ai passé des essais dernièrement et je commence un tournage le 28 (août), dont je ne peux malheureusement pas vous parler. Mais pour moi, c’est un peu irréel. J’ai encore un peu de mal à croire à tout, mais ça je me dis que si ça doit se faire, ça se fera.
aVoir-aLire : C’est le mektoub ?
Oui et non. Le mektoub, c’est un peu trop fataliste. C’est à moi de donner l’élan pour que ça marche.
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