Diver . T.2 - La chronique BD

Ce second volume de la série Diver achève un récit commencé dans le tome précédent, qui fait la part belle à la volonté psychologique et à l’ingéniosité du jeune héros, charismatique dans son rôle de gentil machiavélique. On est un poil déçu de ne pas voir un ou plutôt une dizaine d’autres volumes à la suite, car le sujet et le protagoniste étaient franchement intéressants, et l’aspect plutôt sobre de ces infiltrations laissaient envisager une montée de l’adrénaline et des tensions au fur et à mesure. Il n’en sera rien puisque la série s’arrête donc sur cette enquête au cœur d’une secte certes dangereuse, mais finalement pas si horrible que ça, dans le sens où les scènes de violence sont plutôt anodines (du moins dans la galaxie des thrillers mangas...). Un scénario plutôt efficace, avec des soubresauts maîtrisés, qui auraient pu se prolonger sur plusieurs tomes !

Shuntarou Ohsawa / Delcourt

On redemande également de ce dessin tendu à l’extrême, avec ces yeux fous assez enivrants et ces situations banales, avec des salles blanches et des visages lisses, mais qui amènent une tension assez forte dès le début. L’action n’est pas pauvre, elle est simplement délaissée au profit de cet horizon de doute et de peur sur les facultés des personnage à rester dans leur rôle. Finalement peu disposés à utiliser la violence, surtout si elle est vouée à l’échec sans renfort immédiat, c’est un aspect réaliste qui l’emporte ici aussi.

Il est rare que l’on reproche à une série manga de s’interrompre trop vite, pourtant c’est bien le cas de Diver, qui en deux volumes a plutôt bien fait son travail, et semblait même avoir de la matière pour en rajouter une bonne dizaine d’autres !