Deux hommes dans l’Ouest - Blake Edwards - critique

Critique : C’est au cours de leurs longues discussions sur tout et sur rien, que les deux hommes vont avoir l’idée de dévaliser une banque afin de se faire une autre vie au Mexique. Ils ne se doutent, en passant à l’acte, de l’engrenage maléfique dans lequel ils viennent de s’engager.

Ce n’est pas dans le western, dramatique de plus, que l’on pouvait attendre Blake Edwards à cette époque. L’auteur de comédies, allant du romantique telle Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany’s 1961), au loufoque avec La panthère rose (The Pink Panther 1963) ou encore La party (The Party 1968) s’aventurait ici dans ce genre nouveau pour lui au moment où il se renouvelait très sensiblement. Il n’y reviendra jamais car le film fut un échec cuisant, notamment en raison du montage imposé par le studio, qui en coupa une bonne trentaine de minutes.
Visible aujourd’hui dans sa version initiale, ce road movie à cheval de deux pieds nickelés sympathiques, mais pas très malins, est pourtant une belle réussite.
Sans être face à un excès de violence (un vol exécuté sans un seul coup de feu), on suit le parcours d’aspect picaresque de ces deux voleurs de circonstance qui n’auront pas souvent l’occasion de profiter des fruits de leur larcin.

Ce western quasi crépusculaire offre aussi de belle images de l’Ouest que l’on doit à Philip H. Lathrop.
Entourés d’une solide distribution, William Holden et Ryan O’Neal, qui se complètent admirablement, sont particulièrement justes, parfois drôles, quelquefois ridicules, mais toujours émouvants.