Déménagement - Shinji Sōmai - critique

Critique : La vie jusque-là heureuse et sans histoires de Renko va alors être bouleversée par le divorce de ses parents. Son père Kenichi, parti pour une autre ville, jouait beaucoup avec elle et lui enseignait quelques activités physiques. Avec Nazuna, sa mère, qui d’abord va la rassurer en l’emmenant au restaurant par exemple, la vie à la maison va vite devenir beaucoup plus stricte : avec un planning partagé des tâches ménagères entre autres. Renko, intelligente, assez lucide, et pleine d’imagination, va alors commencer à se révolter contre ses parents, son école... d’autant que les enfants de divorcés sont mal vus par ses autres camarades de classe.

Bien que présenté au festival de Cannes 1993, dans la section "Un Certain Regard", ce film ne fut jamais distribué en France, et son réalisateur Shinji Sōmai y restera un parfait inconnu jusqu’à sa mort prématurée en 2001 après avoir tout de même tourné au total treize longs métrages de fiction (Celui-ci étant le dixième).

Ce récit concentré sur la vie d’une fillette (exceptionnelle Tomoko Tabata), au moment où ses parents divorcent, est d’une finesse et d’une justesse remarquables, doublées d’une étonnante modernité : le film n’a pas pris une ride. On comprend que le cinéaste Hirokazu Kore-eda en ait fait l’un de ses modèles.

Un grand film sur l’enfance et la famille, peut être un peu déstabilisant sur la fin en raison d’une rupture de ton poétique, certes maîtrisée, mais qui à mon sens, lui fait perdre une partie de sa puissance.

À (re) découvrir sans hésiter pour sa première sortie française en salles. Le long métrage vient d’obtenir le prix du meilleur film restauré à la Mostra de Venise 2023.