Le 31 août 2022
Un avocat est commis d’office pour défendre une prostituée accusée du meurtre de son petit ami. Polar sur fond de politique, typique de son époque : celui-ci est assez moyen, mais se trouve sauvé par son excellente distribution.


- Réalisateur : Nadine Trintignant
- Acteurs : Michel Bouquet, Marie Trintignant, Bernadette Lafont, Jean-Louis Trintignant, Claude Piéplu, Charles Denner, Barbara Laage, Juliet Berto, Pierre Santini, Benoît Ferreux
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Drame social
- Nationalité : Français, Italien
- Distributeur : Twentieth Century Fox France
- Durée : 1h39mn
- Date de sortie : 6 septembre 1973

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Résumé : La police découvre le corps de Ravier (Charles Denner) dans l’appartement de sa compagne Simone (Bernadette Lafont), une prostituée occasionnelle. Elle est arrêtée et on lui octroie un avocat commis d’office, Maître Laubré (Jean-Louis Trintignant).
Critique : Le scénario de ce long métrage a été coécrit par la cinéaste et Alain Corneau. Ce fut pour ce dernier sa première expérience d’écriture après avoir été assistant réalisateur sur plusieurs productions. On sent déjà poindre ce qui sera l’univers du futur réalisateur : contexte social, ambiance un peu poisseuse et grande noirceur qui seront le fond de ses films policiers à venir. On sent aussi l’influence des fictions à consonance politique, dont Yves Boisset fut à l’époque l’un des piliers.
Dans un contexte de campagne électorale, l’avocat Maître Laubré va tenter de dénouer une affaire qui risque de le dépasser. Commis d’office, il montre mal ses réelles motivations. Le film est construit en flash-back, et l’on va découvrir le pathétique parcours de nervi de Ravier qui va le conduire jusqu’à la mort.
Si le film ne manque pas de défauts souffre de certains tics de son époque, on peut souligner la qualité de la distribution : Jean-Louis Trintignant en avocat solitaire et énigmatique, Michel Bouquet et Claude Piéplu, en politiciens véreux à souhait et Juliet Berto, égérie des années 70. Sans parler de Charles Denner, toujours très juste en mauvais garçon fiévreux et au bout du rouleau ; Bernadette Lafont, qui campe sa petite amie, au comportement étrangement ironique et décalé.
- Copyright Lira Films / Medusa Produzione
De plus, on ne peut qu’éprouver une certaine émotion quand on découvre les scènes où Jean-Louis Trintignant interroge une enfant pour recueillir son témoignage. Celle-ci n’est autre que sa fille Marie, onze ans au moment du tournage, et le tout sous la caméra de Nadine la maman : déjà un sacré tempérament !