Le 25 août 2022
Un homme énigmatique est le témoin du suicide d’une jeune femme. Nadine Trintignant filme de façon un peu trop appuyé ce drame d’une société obsédée par la communication, où domine l’interprétation de Jean-Louis, son mari de l’époque.
- Réalisateur : Nadine Trintignant
- Acteurs : Bernadette Lafont, Jean-Louis Trintignant, Robert Hossein, Serge Marquand, Florinda Bolkan, Georgia Moll, Karen Blanguernon
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Drame social
- Nationalité : Français
- Distributeur : Société Nouvelle des Acacias (SNA)
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 23 mai 1969
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Résumé : Une jeune femme inquiète (Karen Blanguernon) se prépare pour sortir. Elle prend ensuite sa voiture et se rend près d’une carrière. Elle se ligote au siège conducteur avant de s’élancer dans le vide.
Critique : Le début de ce long métrage pourrait ne décrire qu’un triste mais banal fait divers si l’événement n’était pas observé de loin par un homme (Jean-Louis Trintignant) qui curieusement se garde bien d’intervenir. C’est sur lui ensuite que le récit va se concentrer. Cet individu, au comportement étrange, a pourtant une vie de famille tout à fait ordinaire avec femme, enfants et bonne situation. Mais très vite, il va faire une fixation sur ce drame, se détacher de tout ou presque et s’inventer un destin exceptionnel.
C’est à une histoire assez dérangeante que nous convie Nadine Trintignant pour son deuxième long métrage. Jean Girod, le héros, ou plutôt l’anti-héros, est il psychiquement malade ou victime d’une société qui déraille ? Son comportement est parfois glaçant : l’homme est froid et provocateur mais tout à coup d’une gentillesse désarmante. Cette façon d’être est pourtant tout à fait cohérente en apparence. Il déambule un peu au hasard, s’invente d’autres destins comme celui d’écrivain célèbre que les médias s’arrachent.
Le besoin de reconnaissance d’un homme somme toute ordinaire, fasciné par son ami, artiste peintre bohème (Robert Hossein) qui multiplie les conquêtes, peut le faire basculer dans l’irréparable.
- Copyright Les Films Corona
Dans la famille Trintignant, si la mise en scène un peu floue de Nadine qui joue un peu trop des effets mode de l’époque (musique envahissante, construction en flash-back maladroite) n’est pas inoubliable, on peut retenir la prestation très inspirée de Jean-Louis, qui oscille subtilement entre le pervers narcissique et l’innocent enfantin uniquement préoccupé par le jeu.
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