Dédales

L’argument : Claude se fait arrêter après avoir commis plus de 20 meurtres. Son cas est exceptionnel. Elle souffre de schizophrénie et, plus précisement, de "troubles de la personnalité multiples". En fait, sept personnalités se disputent le corps de la jeune femme. Le docteur Brennac, chargé de son bilan psychiatrique, ainsi que l’inspecteur Matthias, le flic qui l’a attrapée, vont chacun tenter de comprendre le mystère qui entoure ses terribles assassinats. Pour cela, ils vont plonger, à leurs risques et périls, dans les "dédales" du monde intérieur de Claude...

Coup d’œil : C’est en visionnant la K7 vidéo d’un patient atteint du "trouble de la personnalité multiple" que René Manzor s’est intéressé à ce thème. D’abord sceptique quant à la véracité de la maladie, il est rapidement revenu sur son a priori : "la première chose qui m’a frappé était qu’il ne simulait pas. [..] Et lorsqu’on arrive à vingt-quatre personnes qui cohabitent dans un même corps avec chacune leurs goûts, leurs allergies ou leurs susceptibilités bien spécifiques et que le patient passe aisément de l’une à l’autre, à plusieurs mois d’intervalles, sans commettre la moindre erreur, alors on est bien obligé d’admettre la maladie".

Notre avis : René Manzor a voulu faire de Dédales un film labyrinthe, histoire de perdre le spectateur. C’est peine perdue. Le scénario n’est en rien déroutant pour une intrigue, somme toute, dénuée d’intérêt. Usant toutes les ficelles du thriller policier, le réalisateur se réapproprie le mythe du Minotaure à la sauce psychiatrie de comptoir. Les acteurs (surtout Sylvie Testud) ont beau se démener, la mayonnaise ne prend pas. Dommage.