Décès de Bruno Cremer

On vient tout juste d’apprendre le décès du comédien Bruno Cremer des suites d’un cancer à l’âge de 80 ans. Né en 1929 à Saint-Mandé, Bruno Cremer a tout d’abord pris des cours de comédie au Conservatoire, puis il a arpenté les scènes de théâtre durant une dizaine d’années. Ce n’est qu’en 1957 qu’il tourne au cinéma, dans Quand la femme s’en mêle d’Yves Allégret. Il privilégie cependant le théâtre et fait quelques apparitions au cinéma. 1965 marque un tournant dans sa carrière puisqu’il éclate aux yeux du grand public et de la critique dans le formidable film de Pierre Schoendoerffer La 317ème section.

Dès lors, il a marqué de sa présence massive le cinéma français des années 70-80. Dans une très riche filmographie, on retiendra essentiellement sa participation aux films suivants : Un homme de trop (Costa-Gavras, 1967), Cran d’arrêt (Yves Boisset, 1970), Section spéciale (Costa-Gavras, 1975), Une histoire simple (Claude Sautet, 1978), Espion, lève-toi (Yves Boisset, 1982), Le Prix du danger (Yves Boisset, 1983). Mais ses rôles les plus intéressants lui viennent du cinéaste Jean-Claude Brisseau avec qui il a tourné Un jeu brutal (1983), De bruit et de fureur (1988) et surtout Noce blanche (1989) qui a marqué la mémoire des spectateurs.

Dans les années 90-2000, il a totalement délaissé le cinéma, n’apparaissant vraiment que dans deux films importants : Sous le sable (François Ozon, 2000) et Mon père, il m’a sauvé la vie (José Giovanni, 2001). Durant toute cette période, il a préféré donner corps au personnage du commissaire Maigret. Tout au long des 54 épisodes de la série, Bruno Cremer a donné vie à l’œuvre de Simenon à travers des téléfilms inégaux, mais toujours respectueux des romans originaux.
Figure incontournable du cinéma français, Bruno Cremer nous manquera.