Décès de Anita Björk

Des actrices suédoises entrées dans la légende, le grand public et les cinéphiles retiennent les noms de Greta Garbo, Ingrid Bergman, Ingrid Thulin, Anita Ekberg ou Eva Dahlbeck. Il convient d’ajouter celui de Anita Björk, qui illumina le Festival de Cannes en 1951 par son interprétation de Mademoiselle Julie de Alf Sjöberg : cette adaptation de Strindberg y obtient le Grand Prix et propulse Anita au nom des nouvelles divinités du 7e art. La comédienne est loin d’être une starlette et son expérience au Théâtre royal de Stockholm en avait fait une des interprètes les plus prometteuses de la scène suédoise. Ingmar Bergman ne s’y trompera pas, qui l’intègrera à sa troupe d’actrices fétiches dans L’attente des femmes, en 1952. Hollywood lui offre un pont d’or mais Anita Björk n’y fait rien de marquant : le rôle de Anne Baxter dans La loi du silence de Hitchcock devait lui incomber ; l’actrice, débarquée à Los Angeles avec son amant et un enfant illégitime, est immédiatement remise dans l’avion de retour... La suite de sa carrière se déroule essentiellement à la scène suédoise mais elle continue d’illuminer l’écran en étant dirigée dans des œuvres de Mae Zetterling, Bo Wilderberg, Bille August ou Liv Ullmann. Aujourd’hui oubliée, cette comédienne discrète, sensible et charismatique mérite un dernier hommage.