Le 9 septembre 2010
- Festival : Festival de Deauville 2010
Deux nouveaux films de la compétition officielle présentés, Holy Rollers et The Joneses, autour du théme de la famille et Gregg Araki particulièrement à l’honneur en ce 8 septembre.
Deux nouveaux films de la compétition officielle présentés, Holy Rollers et The Joneses, autour du théme de la famille et Gregg Araki particulièrement à l’honneur en ce 8 septembre.
Que ce soit à travers les deux films de la compétition officielle présentés ce jour - Holy Rollers et The Joneses - ou par ceux (re)diffusés lors des autres séances de la journée, la famille apparaît comme la thématique centrale de ce 8 septembre. Le héros d’Holy Rollers a 20 ans et vient d’une famille juive ultra-orthodoxe. Suivant d’abord le destin tracé par sa condition et sa famille, il s’éloigne progressivement de ses valeurs pour rejoindre un groupe de dealers ; non tant pour braver ses croyances que par intérêt pour l’argent facile. Dans ce premier long-métrage de Kevin Sachs, la tradition tient une place de choix dans l’existence du personnage principal, impressionné par son poids et inquiet de ne savoir être à la hauteur des attentes de la communauté juive à son égard, et de son père tout particulièrement. Venu présenter son film, le cinéaste a été chaleureusement applaudi, non seulement après son discours d’introduction (qui avait le mérite d’être à la fois court et sympathique dans ses remerciements) mais aussi - et surtout - à la suite de la projection, manifestement appréciée par une majorité du public, dont certains spectateurs sont directement venus confier à Kevin Sachs, leur satisfaction.
Abel et Two gates of sleep, eux-aussi en compétition officielle, mais présentés plus tôt ce week-end, ont également été diffusés ce jour. Dans ces deux long-métrages, l’absence d’un des parents provoque des troubles sérieux. En effet, Abel, le héros éponyme du film de Diego Luna, après une période de mutisme, se prend pour son père qui a quitté le foyer deux ans plus tôt. Le jeune acteur se révèle impressionnant par la maturité de son jeu, devant se prendre pour un adulte en permanence - ce qui n’est pas sans provoquer du rire, face aux répliques et postures de l’enfant se prenant pour son aïeul. Two gates of sleep d’Alistair est une œuvre beaucoup plus âpre, presque sans parole. Particulièrement lente dans sa construction dramatique (malgré sa courte durée, 1h18), elle nous montre deux frères qui, à la suite du décès de leur mère, décide de l’enterrer dans la forêt près de laquelle ils ont grandi. L’intrigue se résume ainsi puisque les deux hommes ne font que porter difficilement le cercueil tout au long du film - ce procédé se révélant quelque peu soporifique, malgré un travail sonore particulièrement soigné (la nature devient un troisième personnage, tant les bruits qu’elle émet sont distincts et guident les héros).
Outre cette compétition officielle, on soulignera l’hommage apporté au cinéaste trash Gregg Araki. Particulièrement à l’honneur ce 8 septembre avec la diffusion de plusieurs de ses œuvres, dont le très troublant et émouvant Totally F****ed Up. Mêlant vrai-faux documentaire et fiction, le réalisateur réalise avec cette œuvre le premier volet d’une trilogie adolescente nihiliste, également composée de Doom Generation et Nowhere . Dans ce long-métrage, Araki développe, dévoile, suit, à travers 15 tableaux, la vie de jeunes gays américains au début des années 90. Sans fausse pudeur, avec tendresse et un certain humour, il met à jour leurs questions, leurs doutes, leurs angoisses face à l’épidémie du sida, mais aussi leurs amours, leurs croyances et leurs espoirs. Une œuvre tout à fait marquante, bouleversante même.
Gregg Araki est de passage en France pour la promotion de son nouveau film, Kaboom, un retour à l’absurde et à la sensualité exacerbée de ces premières oeuvres.
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