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Le 3 octobre 2015
Un ersatz français plutôt méritant de Pusher, le film culte de Nicolas Winding Refn...
- Réalisateur : Jean-Luc Herbulot
- Acteurs : Bruno Henry, Dan Bronchinson, Elsa Madeleine, Salem Kali
- Genre : Thriller, Film de gangsters, E-Cinéma
- Nationalité : Français
- Durée : 1h15mn
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– Sortie digitale : le 1er octobre 2015 sur Vimeo On Demand et le 1er novembre sur les plateformes VOD classiques
Un ersatz français plutôt méritant de Pusher, le film culte de Nicolas Winding Refn...
L’argument : DEALER raconte 24 heures dans la vie de Dan, un trafiquant de drogue à la petite semaine, qui rêve de raccrocher pour partir en Australie avec sa fille. Quand son plus fidèle client lui demande en pleine Fashion Week un kilo de cocaïne contre une belle petite somme, il va à l’encontre de ses principes et accepte l’offre. Ce qui semblait un dernier coup facile devient vite une descente aux enfers où Dan devra lutter pour garder sa fille et son ex-femme en vie.
Notre avis : Dès la mise en ligne de sa bande-annonce, Dealer s’est présenté à nous avec l’étiquette d’un Pusher à la française monté à l’envie, sans une thune. Les références au triptyque culte de Nicolas Winding Refn sur le milieu de la drogue sont considérables. Le pitch est d’ailleurs à peu de choses près similaire à celui du premier volet danois datant de 1996. Au sortir d’une intro stylisée, par le biais d’une voix off omniprésente, on accompagne et on infiltre les pensées du personnage de Dan (Dan Bronchinson), un petit dealer parisien qui rêve de raccrocher de la dope en filant vers l’Australie avec sa fille.
Dan c’est l’antihéros par excellence, le mec au passé trouble, sans trop de moral, capable de voler à la tire ou de faire raquer ses connaissances par une bonne claque de cowboy si le besoin s’en fait sentir. Lorsque se présente l’occasion d’un gros coup à priori facile (un kilo de cocaïne réclamé par un client régulier, bien décidé à s’en mettre plein le pif à la Fashion Week et à en faire partager les collègues), Dan était alors loin d’imaginer que cela allait le propulser dans une course contre la montre dont l’issue pourrait s’avérer tragique, aussi bien pour lui que pour ses proches (comme dans tout bon film de gangsters, la drogue appartient à un caïd local très dangereux avec lequel on ne rigole pas).
Alors oui, le pitch de Dealer n’est pas bien mémorable, sent la redite et entérine un peu l’euphorie de départ mais les qualités du métrage sont à chercher du côté de ce sentiment d’urgence vécu par un personnage pris dans l’engrenage. On est dans le rentre-dedans, le nerveux, que ce soit au niveau de ces séquences captées la caméra à l’épaule, du montage, des dialogues (grossiers mais maniés de telle manière qu’ils se montrent souvent très drôles et plaisants à décortiquer) et bien évidemment au travers de situations rocambolesques pouvant virer sans prévenir au trash le plus cru (la scène d’égorgement assez choc menée de front).
Sa faible durée d’à peine 1h15 joue sensiblement en sa faveur puisque le rythme reste soutenu jusqu’au twist final qui porte encore le sceau de l’influence Refnienne. Difficile ensuite de passer sous silence l’amateurisme dans lequel le métrage baigne jusqu’au cou (budget microscopique oblige). Le film en tire néanmoins profit pour consolider sa capacité à nous imbriquer avec un certain degré de réalisme dans le milieu des petites magouilles parisiennes. On navigue entre appartements glauques et rues encombrées du Paris de l’ombre avec fluidité même si certaines scènes manquent parfois leur cible et frisent la parodie à l’instar d’une course poursuite à pied à deux doigt de nous rappeler un épilogue de Benny Hill.
Cet amateurisme prégnant va aussi lui porter préjudice, notamment en terme d’interprétation. Car mis à part la prestation crédible et très impliquée livrée par l’acteur principal Dan Bronchinson, les personnages secondaires qui l’entourent donnent la nette impression d’avoir effectué leurs prises à l’arrache en un seul clap (Bruno Henry est d’ailleurs contraint de se plier à une embarrassante caricature de mafieux porté sur les mille-feuilles, très loin cela dit de la finesse avec laquelle Christoph Waltz appréciait les strudels chez Tarantino).
Si la maîtrise stylistique n’est pas au niveau du mètre étalon de Refn et que certains auront trop vite fait de le cantonner au rayon de vulgaire ersatz à la française, Dealer a le mérite de ne jamais ennuyer en compensant par une caméra qui s’emballe et des dialogues bien écrits parfaitement raccord à ses thèmes de prédilection (drogues, putes, deal, magouilles). Voilà un film de genre débrouille qui ose sortir du rang et mérite pour le coup un minimum d’indulgence.
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