Daomu T.2 - La chronique BD

Le second tome du diptyque Daomu s’achève. Les pilleurs de tombes, un cercle secret et mystérieux auquel Sean fait désormais partie, se mettent en quête du tombeau ultime, celui englouti de Cang Hai Wang, qui détiendrait le secret de la vie éternelle. Pour y accéder et s’en sortir vivant, il faudra faire des choix et décider à qui faire confiance. Car la descente dans les profondeurs souterraines masque également l’enquête sur le meurtre du père, et une véritable introspection du héros. Daomu est une métaphore pour non pas pour explorer les anciens tombeaux impériaux, mais bien pour qu’un jeune homme devienne adulte en exorcisant son passé. L’atmosphère a toutefois une véritable identité, ce mélange de manga et de bande dessinée, le tout dans de couleurs sombres, pluvieuses, rehaussé par des touches numériques. En revanche, le fait de mêler dialogues, pensées du héros et passages du livre des Daomu, même si les couleurs diffèrent, reste toujours un peu perturbant. Le bon côté, c’est que le héros commence à prendre de la consistance, et surtout suscite l’empathie du lecteur. Comme la série touche au but, il s’agit de ne pas le perdre, qu’il choisisse de faire confiance aux bonnes personnes.

© Humanoïdes associés

Cette adaptation du Daomu Journal de Kennedy Xu est donc réussie : l’immersion dans les recoins du monde se fait dans un souci de pénombre, et d’ailleurs les scènes à la surface conservent cette idée que tout est lié. La mort est finalement partout, les morts ruissellent sous terre, la guerre entre les mafias des cryptes ne s’arrête jamais... Colin Johnson partait sur un projet ambitieux, et si le roman doit être exaltant, la BD a créé un monde clos et prenant. Concernant le dessin, Ken Chou montre tout son talent d’adaptation, et son prochain projet serait de type comic. Autant dire que le dessinateur a plus d’un atout dans sa manche.

© Humanoïdes associés

Ce tome 2, qui achève la série Daomu (forte de plus de deux cents pages couleur) mériterait désormais une adaptation cinématographique pour voir ce qu’une telle ambiance, à la limite du glauque et de l’aventure, pourrait donner sur grand écran. Du côté de l’encre, Daomu ravira évidemment les amateurs de fantastique et d’horreur.