Crusaders T.1 La Colonne de Fer : la chronique BD

On sentait déjà avec Prométhée et Olympus Mons que la grande saga de science-fiction démangeait Christophe Bec. Avec Crusaders, cette envie prend vie en grande pompe. Le scénariste a vu les choses en grand : vaisseaux de type Léviathan, prologue qui montre une belle densité de races et de technologies aliens, une immense structure inhabitée dont il faudra percer les mystères, etc. Pourtant, si la technologie et la biologie venant des confins de l’univers peut sembler importante à première vue, c’est d’abord la
psychologie humaine que Crusaders explore : on voit à l’œuvre des commandants de bord face à des éléments qui les dépassent et s’entendent alors que la Terre est loin... Et quand en plus la religion - elle aussi propulsée dans l’avenir -, s’en mêle l’air de rien, on comprend mieux le titre de la saga et on sent que l’intérêt ne fera que grandir...

© Soleil / Christophe Bec - Leno Carvalho

Le dessin de cette saga est confié à un auteur brésilien, Carvalho, qui s’acquitte de sa tâche avec brio : son trait montre une humanité métissée, des colonies rutilantes et des vaisseaux aux allures de monstres marins impeccables. Souvent centré sur les personnages, leurs expressions et leurs réactions, il s’attelle à donner des garanties psychologiques à une groupe restreint de personnages, que l’on va suivre à travers des écueils et des situations dramatiques. Dans son gigantisme, cette allure rappelle à bien des moments l’atmosphère de l’excellent Sanctuaire, qui aurait croisé une saga de type The Expanse.

© Soleil / Christophe Bec - Leno Carvalho

Imposant, colossal et intimidant, ce premier tome de la série Crusaders s’élance à une vitesse modérée, visiblement pour en garder dans le coffre quelques albums, mais avance avec une impression de sérénité imperturbable et de curiosité palpable.