Sans contrefaçon
Le 23 mars 2010
Un documentaire au sujet intrigant, mais qui pèche par excès de neutralité et de vision personnelle, manquant par là les enjeux et le sel de son projet.


- Réalisateur : Chantal Poupaud
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 24 mars 2010
- Plus d'informations : Le site officiel du film
– Durée : 1h20min
Un documentaire au sujet intrigant, mais qui pèche par excès de neutralité et de vision personnelle, manquant par là les enjeux et le sel de son projet.
L’argument : Un crossdresser est un travesti clandestin. Dans la vie, Nicole, Lolita, Auxane et Virginie Perle sont des hommes, hétérosexuels, mariés avec enfants, exerçant un travail où ils s’épanouissent entièrement.
Ce film fait de secrets et de confidences, montre par sa façon de " mettre en scène " leur transformation intégrale, le plaisir qu’ils prennent à cette activité clandestine.
Notre avis : Nor...mâle le jour, sexe opposé la nuit. Les hommes que filme Chantal Poupaud ne sont ni des comédiens, ni des transsexuels ; ils aiment s’habiller en femmes, s’asseoir à leur coiffeuse et effectuer des rituels de féminité à la fois simples et sophistiqués. Durant tout le film, on les voit enfiler des paires de bas, farder leurs joues, choisir des ensembles assortis, tandis qu’ils confient leur récit de vie à la caméra. Petit retour en arrière dans l’histoire du cinéma : en 1953, le sujet fascinait déjà un certain... Edward D. Wood Jr (le fameux « Ed Wood »), qui signait avec Glen or Glenda un objet déroutant, entre enquête sociale fictionnée et documentaire animalier, voix-off paternaliste et Bela Lugosi - dans le rôle du scientifique acharné - à l’appui. Certes, si les sujets se rejoignent, la comparaison avec Crossdresser ne trouve pas de mesure commune : la vidéo capte les détails et les faiblesses des participants, semble les épier jusque dans des gestes que l’on devine intimes, mais ne s’impose pas, ne juge pas, se refusant même à tout commentaire qui ne soit pas d’ordre purement factuel. Les quatre témoignages se réduisent à des pures séquences de vie, prélevées sur des habitudes patiemment établies, et enregistrées dans un flux du moment sur lequel naturellement le monologue du travesti.
Mais cette « neutralité » constitue précisément la faiblesse majeure du film, conférant presque à la démarche documentaire un statut ambigu. De ces hommes, nous ne saurons que ce qu’ils auront bien voulu dire devant la caméra ; ni situation, ni condition sociale - que l’on devine parfois à travers des intonations, des gestes -, tout au plus quelques explications psychologiques, une mini-confession qui le plus souvent raconte avec émotion les sentiments de honte et de culpabilité, et décrit la libération qu’a représenté l’irruption d’Internet. Même si Lolita, Auxane et les autres déclarent toutes avoir de bonnes copines avec lesquelles elles peuvent sortir, et si le film se clôt sur des photos de groupe, Chantal Poupaud donne l’impression de laisser ces voix dans leur isolement, en s’interdisant tout processus d’accompagnement de l’image au spectateur. Déclinées à quatre reprises sur une construction rigoureusement exacte, les séquences s’enchaînent dans une linéarité morne, et le spectateur, pourtant bien disposé à croire que la répétition est destinée à nous faire prendre conscience des points communs entre ces récits de vie, ne peut manquer d’éprouver une certaine lassitude. De façon plus problématique, cette absence totale de « signature » du documentaire contribue à laisser dans l’ombre - et parfois un poil pour le confort du témoin - les sujets qui sembleraient concerner au premier plan le thème du travestissement : le regard des autres, la gestion psychologique et physique, la sexualité... A un tel niveau de distance, on en vient à se demander ce qui motive le choix de ce sujet, plutôt qu’un autre, et on en retire une leçon filmique : la présence d’une caméra et le témoignage de personnalités véritables, tissées de chair, d’os et de parcours personnels, ne suffisent pas pour créer un cinéma du réel.
- © Les Films du Requin
natasha 26 mars 2010
Crossdresser - La critique
un film avec une simplicité etonnante , j ai beaucoup aimée , nous montrer en travesties enfin avec une autre image plus vraie , film super !!!
Natasha de l absynthe
Voir en ligne : travesti