Crapule T.2 - La chronique BD

Avec son format aux quatre cases parfois muettes, Crapule aurait pu avoir des airs de Garfield plus classieux et hipster. Mais avec son humour farci de réalisme et ses petites scènes de la vie quotidienne revisitée, il est difficile de ne pas croire que Jean-Luc Deglin est une jeune parisienne ou un jeune parisien enfermé-e dans un studio avec un matou jaloux et foufou. Pertinent dans son approche des habitudes félines, à l’aise pour narrer la flemme et la résignations typiquement humaines, l’auteur amuse son lecteur avec des blagues de bon goût, parfois redondantes mais toujours simples et bien amenées. Pas facile de tenir la longueur, mais ce second tome y parvient parfaitement, et se permet même de jouer sur une timide narration amoureuse avec un voisin au fil des pages. C’est bien simple, des albums tranquilles et aussi faciles à lire, on en redemande.

© Dupuis

La vision monochrome et bleutée de l’appartement a de suite créé une identité propre à Crapule, qui joue de son noir profond pour s’incruster dans chaque case et y devenir immédiatement le centre de toute l’attention. Mais l’étude de son environnement réserve de belles surprises, avec un humour qui se matérialise dans le visage de la maîtresse, mais aussi dans les objets renversés, écrasés ou mis en désordre, en contraste avec les trois cases précédentes. Une monotonie qui s’accompagne de quelques petites ruptures, qui prend au final une apparence rassurante et douillette pour le lecteur.

Accessible à tous mais terriblement parlant pour les propriétaires de gentils ou vilains chats, Crapule est une de ces BD sans prétention, qui vous fait sourire sans rire aux éclats, qui parlent aux amoureux des bêtes en particulier et aux amateurs d’humour en général.