Cran d’arrêt - Yves Boisset - critique

Critique : Tiré d’un roman italien de Giorgio Scerbanenco, et scénarisé par Antoine Blondin, ce film sans prétention, qui se déroule entièrement à Milan, est la deuxième réalisation d’Yves Boisset.
Malgré quelques facilités et un rythme parfois trop lent, on suit avec intérêt la quête entêtée du Dr Lamberti (Bruno Cremer), médecin révoqué pour euthanasie, dans les différents quartiers de la commune.
Celui-ci, d’abord chargé de soigner un riche héritier (Renaud Verley), dépressif et alcoolique, va aller au-delà de sa mission pour comprendre les raisons de la mort d’Alberta que le jeune homme s’attribue. Yves Boisset, déjà, porte une attention particulière à ses acteurs : Bruno Cremer, massif, fait preuve d’une autorité naturelle, qui laisse entrevoir ses prochaines compositions ; Marianne Comtell, plus habituée aux planches des théâtres, dépasse largement l’image de fille facile imposée par son rôle ; Mario Adorf, peroxydé, suant et en surpoids, campe un méchant tout à fait original. Seul Renaud Verley, avec son jeu sans nuances, semble peu concerné par son rôle. On peut aussi s’amuser à retrouver Rufus dans la peau d’un propriétaire de studio photo, l’air détaché et peu scrupuleux.
Cran d’arrêt est un petit polar de série B, bien ficelé, réalisé par un cinéaste qui bientôt se lancera dans des productions à dimension politique.