Le 24 mai 2019
Avant de fléchir très nettement, le film de James Wan nous offre une première heure de pure angoisse.
- Réalisateur : James Wan
- Acteurs : Patrick Wilson, Lili Taylor, Vera Farmiga, Ron Livingston , Shanley Caswell
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 1h50mn
- VOD : Netflix
- Date télé : 14 avril 2022 20:40
- Chaîne : OCS Choc
- Titre original : The Conjuring
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 21 août 2013
- Voir le dossier : La franchise des Conjuring
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Critique : Certes, Conjuring évite l’écueil du jump scare qui colle au film d’horreur américain comme un chewing-gum à une semelle. Certes, il ménage une gradation intéressante, tout en reprenant le thème ultra classique de la maison hantée, avec ses recoins qui fourmillent de dangers potentiels. Son ancrage diégétique dans les années 70, si fécondes en classiques de l’angoisse (Amityville, L’exorciste, La malédiction), achève d’en faire un film hommage, qui sait aussi trouver sa voie avec une malice réjouissante, sans totalement se départir des effets "train-fantôme". Des mains qui surgissent de l’ombre pour épouvanter rappellent que la peur originelle se nourrit d’un minimum d’effets. Ces doigts joueurs semblent provenir d’une sorte de magicien, dont le principe est de ne jamais prendre au sérieux l’illusion qu’il engendre, parce que, justement, les histoires d’exorcisme ont été racontées mille fois, composent un genre en soi auquel convient de ne plus faire allégeance.
Comment se débarrasse-t-on d’un tel fardeau ? Par la distanciation. Alors James Wan joue avec son décor, hissé au rang de personnage, dans une tradition qui renvoie aussi à Shining, même si le talent du metteur en scène ne tutoie jamais les sommets d’abstraction géographique atteints par Kubrick. De cette première heure globalement intense, il ne reste plus grand-chose dès lors que la menace identifiée s’incarne et engendre des ripostes attendues. On n’ose rêver à ce potentiel grand spectacle que Wan aurait pu signer, cette sorte de conte horrifique sans loup, cette mise en scène d’un danger sans source identifiée ou identifiable.
Ramenée à sa configuration classique, manichéenne, celle d’une lutte du bien contre le mal, le film rameute nos deux enquêteurs paranormaux dont on se moque finalement et s’encombre d’une scène d’exorcisme absolument interminable. Le bruit et la fureur n’auront jamais la qualité du silence initial, pesant, qui, chaque nuit, allonge les nuits de la famille Perron. C’est avec eux qu’on veut être. Que les Warren continuent leurs conférences, mais qu’ils ne se mêlent pas de vouloir contrôler nos peurs.
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