Conan le Cimmérien : Les mangeurs d’hommes de Zamboula – La chronique BD

Gess / Glénat

Critique : Comme le signale Patrice Louinet dans sa postface, Les mangeurs d’hommes de Zamboula est une nouvelle d’Howard remplie des clichés de son époque – orientalisme, représentation ultra-sexualisée de la femme – et constitue avant tout un récit formaté pour plaire au pulp auquel il est destiné. Gess tire le meilleur parti de ce matériel, tant sur le plan graphique que narratif. Il faut tout d’abord insister sur la grande maîtrise narrative de l’auteur. Alors que cette bande dessinée n’aurait pu n’être qu’une longue fuite en avant, Gess sait ménager l’intérêt du lecteur par des scènes habilement construites et des planches très travaillées qui invitent à la contemplation. De plus, Gess joue avec les codes du récit pulp. Il retranscrit parfaitement l’ambiance exotique du récit, en utilisant volontiers des couleurs tranchées. Le passage qui se déroule en pleine nuit, colorisé avec une teinte violette, est graphiquement très réussi. L’artiste se sert de la sorcellerie pour offrir à son lecteur de superbes planches.

Gess / Glénat

Les mangeurs d’hommes de Zamboula est une savoureuse invitation au voyage, qui s’appuie sur la tradition pulp et sulfureuse de Conan.