Le 10 avril 2015


- Dessinateur : Marion Laurent
- Genre : Chronique sociale, Roman graphique
- Editeur : Casterman
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er mars 2015
Une jeune fille blonde, une adolescente noire et une sans-abri alcoolique voient leurs routes se croiser, puis se réunir, apparemment sans raison, mais pas sans émotions.
Le résumé :
Trois jeunes femmes, trois destins, croisés évidemment, brisés assurément... Encore que. Entre histoires d’amour, de croyance et de famille, Marion Laurent mêle des épisodes d’Alice, Isadora et Billie, si proches et pourtant si éloignées, le genre d’histoire banale mais qu’il est bon de raconter, parce que c’est à tout le monde qu’elle peut arriver.
© Casterman 2015
La critique :
Sans faire attention, on aurait pu croire que l’histoire se passait en France. Puis les noms de ville nous ont interpellé... Non, ce sont les États-Unis. Mais cela aurait pu être n’importe où. Dans un style plutôt épuré, avec des couleurs tranchantes (rose, orange sur fond noir ou gris), Marion Laurent donne à voir la vraie vie, celle d’une ado plutôt mal dans sa peau, d’une autre qui subit la pression familiale...
Finalement, la clocharde alcoolique, hantée par ses démons paraît presque la moins crédible, mais son passé est là encore parlant, vivant, crédible. Les regards et les paroles sont lourds de sens, soumis à différentes interprétations, car chacun peut se faire une idée sur un personnage, principal ou secondaire. Car tous les personnages pourraient être des échos de vraies personnes déjà rencontrées...
© Casterman 2015
L’ambiance road trip, qui alterne entre les flashbacks, et les mésaventures du présent, donne même un charme à cet album, dans la tradition américaine. Marion Laurent utilise un ton, un dessin qui n’est ni moralisateur, ni révolutionnaire, ni donneur de leçon.
Les histoires se comprennent, ne se jugent pas, et chaque lecteur peut se faire sa propre opinion, imaginer quelle aurait été sa réaction. En plaçant les femmes au centre de l’histoire, Comment naissent les araignées signe une chronique sans prétention, sans ambition précise, mais avec brio et élégance.
L’auteure signe ici un album abouti, une ébauche qui pourrait être une étude sociologique aussi bien qu’un drame romantique. Précis, brillant, vrai, Comment naissent les araignées aurait besoin de plus de superlatifs, mais on préférera des adjectifs simples et efficaces, à l’image de l’album.
108 pages - 23 €