Balle perdue
Le 21 juillet 2015
Essai manqué pour Fabrice Du Welz dans le domaine du polar en dépit d’une bonne volonté évidente.
- Réalisateur : Fabrice Du Welz
- Acteurs : Jo Prestia, Gérard Lanvin, Simon Abkarian, Alice Taglioni, Philippe Nahon, JoeyStarr, Ymanol Perset
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Thriller
- Nationalité : Français
- Durée : 1h25mn
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 6 août 2014
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Essai manqué pour Fabrice Du Welz dans le domaine du polar en dépit d’une bonne volonté évidente.
L’argument : Armurier et instructeur de tir à la Police Nationale, Vincent Milès est expert en tir de combat. À seulement 25 ans, ses compétences sont enviées par les élites du monde entier mais dans la plus grande incompréhension de la part de ses collègues, Vincent refuse obstinément d’intégrer une brigade de terrain. Son destin bascule le jour où il fait la connaissance de Milo Cardena, un flic trouble, qui va l’entraîner dans une incontrôlable spirale de violence, plaçant Vincent au centre d’une série d’attaques à main armée, de meurtres et d’une féroce guerre des polices opposant son parrain, le commandant Chavez de la BRB, à son mentor, le commandant Denard de la BRI. Pris au piège d’une véritable poudrière, Vincent n’aura pas d’autre choix qu’embrasser son côté obscur pour survivre…
Notre avis : Reporté de long mois par Warner France, le polar viril de Fabrice Du Welz dégaine enfin. Le cinéaste belge se permet une petite infidélité vis à vis du genre horrifique qui a fait sa renommée avec ses notes étranges, sensorielles voire expérimentales (Calvaire, Vinyan et Alleluia son dernier effort tourné après Colt 45). C’est aussi la première fois qu’il ne signe pas le scénario d’un de ses longs métrages ; le soin de l’écriture a été confié à la plume de Fathi Beddiar, un ancien journaliste ayant œuvré chez Mad Movies. Les intentions de départ sont claires, il s’agit de livrer un polar noir et violent dans la veine de ceux d’Olivier Marchal, l’ex-flic qui avait su apporter un nouveau souffle au polar hexagonal tout au long des années 2000 (36 Quai des Orfèvres, MR 73, la série Braquo).
Colt 45 lui emprunte beaucoup d’ingrédients : le flic piégé, les ripoux, l’ambiance déliquescente et dépressive, et enfin, des calibres chargés à ras-bord, tous disposés à faire pleuvoir la mitraille jusqu’à plus soif. Les premières scènes nous amènent à découvrir le personnage de Vincent Milès (Ymanol Perset), armurier et instructeur de tir de la Police Nationale. Le jeune homme possède le talent hors pair d’aligner les cibles à la vitesse de l’éclair, c’est un as de la gâchette voué à devenir un expert sur le terrain. Alors qu’un avenir radieux se profile devant lui, sa route croise malencontreusement celle de Milo Cardena (Joey Starr), un flic au passé trouble. À partir de cet instant, Milès se retrouve prisonnier d’un étau dont il n’est pas prêt de se libérer. Sur fond de lutte au sein des polices (les vieilles querelles tenaces entre commandants), le jeune as du tir patauge la corde au cou. Mais l’accumulation des cadavres lors de dommages collatéraux va le renvoyer à une justice personnelle et punitive lui permettant d’exercer son art.
Le hic c’est que la plupart des situations rencontrées dans le film semblent simplement rabâcher de bonnes vieilles formules qui ont fait leurs preuves. Quelques failles dans l’écriture viennent également ternir une partie du tableau comme la rapidité avec laquelle Milès est capable de perdre son sang froid en tuant un émissaire de Milo (rappelons tout de même qu’il est sensé être flic). D’ailleurs, ce même Milo, inconnu de tous les fichiers de la police parvient à passer tranquillement son temps sur les stands de tir des casernes sans que personne ne vienne lui réclamer des comptes (avouons que même après la révélation finale le concernant, cela a vraiment du mal à tenir debout). Une somme de petits détails qui rendent une fraction de l’intrigue bancale bien que le rythme soit toujours soutenu. Avec surprise, l’inexpérience de Du Welz dans les scènes musclées fait jouer la bonne volonté et ne dessert à aucun moment le long métrage. Quelques plans choisis tels ceux d’un très âpre western contemporain parviennent à faire leur petit effet. On ressent également l’envie de filmer les armes à feu et les postures de tir de façon à les ennoblir au maximum à l’écran.
Le film est nanti d’un casting fort en gueules (Gérard Lanvin, Joey Starr, Simon Abkarian, Jo Prestia) qui constitue un choix généralement approprié bien que la plupart des vedettes se cantonnent à jouer les gros durs chevronnés et stéréotypés aux airs graves. Quant à Ymanol Perset, jeune acteur vu dans la série Engrenages, inconnu au cinéma, il nous livre une prestation solide en campant un personnage de novice tiraillé par des choix difficiles. Au final Colt 45 est loin de rivaliser avec les modèles du genre, l’ombre d’Olivier Marchal plane de façon trop insistante au-dessus de cette expérience de polar à bon budget que Fabrice Du Welz a préféré oublier en revenant par la suite au cinéma de genre underground et intense qui avait fait sa notoriété. Le manque d’intensité, c’est justement ce qui fait défaut à Colt 45 qui risque bien de passer totalement inaperçu dans nos salles.
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